Référendum britannique du 23 juin 2016 sur l'Union européenne - Position française

Jean-Marc Ayrault - Ministère des Affaires étrangères et du Développement international - 23/06/2016 15:25:00


À l'approche du référendum britannique sur l'appartenance à l'Union européenne, retrouvez les positions exprimées par les autorités françaises sur les différents aspects soulevés par ce scrutin.

Ce référendum est avant tout une décision souveraine du peuple britannique.

- "La France n'entend pas faire pression sur le peuple britannique pour lui dicter ses choix. Je ne suis pas sûr que cela rendrait service à David Cameron ou à tous ceux qui veulent que le Royaume-Uni reste dans l'Union européenne si la France exerçait ce type de pression."

(Extrait de la conférence de presse du président de la République à l'issue du sommet franco-britannique d'Amiens, le 3 mars 2016)

- "Mais je crois que ce que je pourrais dire aux Britanniques c'est que c'est leur choix, libre et sans ingérence, mais qu'en même temps les Européens, tous les Européens, sont tournés vers le peuple britannique, car nous avons -notre histoire nous le rappelle- une longue vie en commun."

Extrait des réponses à la presse au Conseil de l'UE, Luxembourg, 20 juin 2016

La France souhaite le maintien du Royaume-Uni dans l'Union Européenne. Il en va d'abord de l'intérêt des Britanniques mais aussi de l'avenir de l'Europe.

- "Un Brexit serait un séisme. Un séisme pour l'Europe, une déstabilisation à l'évidence, même si elle s'en remettrait, elle a suffisamment de forces pour cela. En même temps, ce serait un séisme pour la Grande-Bretagne elle-même. C'est un peu l'inconnu, si c'est ce vote qui l'emporte. Mais j'ai confiance (...)."

(Jean-Marc Ayrault, sur France 24, New York le 11juin 2016)

- "Les positions françaises sont connues, nous souhaitons que les Britanniques choisissent le maintien dans l'Union européenne. Nous pensons sincèrement que c'est à la fois l'intérêt de l'Europe et l'intérêt de la Grande-Bretagne. Je dis sincèrement parce que parfois on nous prête des arrières pensées quand on dit ça dans certains milieux, mais je crois vraiment que c'est nécessaire pour la Grande-Bretagne."

(Extrait de l'entretien de Jean-Marc Ayrault avec les correspondants français à Londres le 8 juin 2016)

- « Il y aura des conséquences si le Royaume-Uni quitte l'Union européenne. Il y aura des conséquences dans beaucoup de domaines, sur le marché unique, sur les places financières, sur le développement économique entre nos pays [... et] y compris sur la question des personnes. Cela ne mettra pas en cause [les] relations [...] historiques, amicales entre le Royaume-Uni et la France, mais cela aura des conséquences y compris sur la manière de gérer les situations [...] en matière de migration. »

- Car si « la France n'entend pas faire pression sur le peuple britannique pour lui dicter ses choix, [...] au-delà de ce qu'aura à dire le peuple britannique, [...] ce qui est en cause ici, ce n'est plus simplement la présence d'un pays dans l'Union européenne, c'est l'Europe elle-même qui est en danger. [...] L'Europe doit avancer, elle ne doit pas être gênée par telle ou telle situation particulière de l'Europe ; elle doit avancer parce qu'elle fait face à des défis majeurs [...] : les réfugiés, la guerre en Syrie, la question bien sûr de la croissance, de l'emploi ; et elle doit avancer aussi pour porter de nouveaux projets. ».

(Extraits de la conférence de presse du président de la République à l'issue du Conseil Européen du 18 février 2016)

En cas de maintien du Royaume-Uni dans l'UE, les engagements pris lors du Conseil européen du 18 février seront respectés.

- "En cas de maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, c'est ce que nous souhaitons, les engagements qui ont été pris devront être respectés, ni plus ni moins. Il ne s'agit pas de s'engager dans une énième négociation, il ne s'agit pas d'aller au-delà de ce qui a été décidé en février. Au fond, on a acté l'Europe différenciée, et l'Europe différenciée, cela veut dire que certains veulent aller moins loin, d'autres peuvent aller plus loin."

(Extrait de l'entretien de Jean-Marc Ayrault avec les correspondants français à Londres le 8 juin 2016)

Quelle que soit l'issue du référendum, il souligne le besoin de formuler des propositions pour l'Europe et le projet européen.

- "En tout état de cause, ce que vous évoquez, c'est-à-dire une Europe moins porteuse d'espérance, de rêves qu'elle ne l'a été à d'autres époques, va nous obliger, nous les responsables politiques européens, à répondre à l'attente populaire. Qu'est-ce qu'on pourrait faire ? Il y a des initiatives qu'il faut prendre très vite pour relancer le projet européen, pas seulement par la voie technique, mais par la voie politique."

(Jean-Marc Ayrault, sur France 24, New York le 11juin 2016)

- "Quelle que soit la réponse du peuple britannique, je suis favorable au lendemain de cette consultation à une initiative pour que les pays qui veulent aller plus vite et plus loin dans l'intégration, puissent le faire. Quant à ceux qui n'appartiennent pas à la zone euro et qui n'entendent pas la rejoindre, ils doivent être pleinement respectés comme membre de l'Union mais ils ne doivent pas freiner son évolution."

(Extrait de l'entretien du président de la République avec le journal Bild, le 6 mai 2016)

- "(...) Mais voilà que l'Union européenne affronte des vents contraires, la tentation du chacun-pour-soi, on l'a vu dans la gestion de la crise des réfugiés, le risque de la fragmentation, on le voit au moment même où le Royaume-Uni s'interroge sur sa présence en Europe ; il faudra de toute manière, quel que soit le vote des Britanniques pour leur avenir, que nous fassions des propositions pour l'Europe."

(Extrait du discours du président de la République lors du colloque « La Gauche et le pouvoir », le 3 mai 2016)

- "Il y aura sûrement des initiatives à prendre après le référendum britannique, quelle que soit d'ailleurs la décision même si nous souhaitons que le Royaume-Uni reste dans l'Union européenne, il y aura des décisions à prendre dans la zone euro et aussi à 28, pour changer un certain nombre de procédures et pour aller beaucoup plus loin dans la volonté de préparer l'avenir et d'avoir aussi dans la zone euro plus d'intégration."

(Extrait de la conférence de presse du président de la République à l'issue de la rencontre avec les dirigeants sociaux-démocrates européens, le 12 mars 2016)


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