Angela Merkel discute de l'Europe avec des lycéens français

République Fédérale d'Allemagne - CIDAL - 06/05/2016 09:55:00


Comme chaque année, la chancelière allemande s'est rendue mardi dans un établissement scolaire à l'occasion de la Journée de l'Europe dans les écoles. Elle avait choisi cette fois le Lycée français de Berlin. Accueillie avec enthousiasme sur l'air de la chanson « Aux Champs-Élysées » de Joe Dassin, elle a pu admirer des projets photographiques et théâtraux réalisés par les élèves, avant de discuter de l'Europe avec eux.

« Nous devons renforcer l'Europe »
Crise des réfugiés, euro, montée des populismes : pendant près d'une heure, Angela Merkel a répondu à toutes les questions. Elle a défendu sa vision de l'Europe. À travers la crise de la zone euro, et maintenant à travers celle des réfugiés, « l'Europe se voit testée de l'extérieur », a-t-elle expliqué. Dans cette situation, il importe de préserver sa cohésion et de montrer aux citoyens ce qu'elle leur apporte.

Angela Merkel a ainsi exprimé sa conviction que « nous devons renforcer l'Europe » et que, « si nous voulons imposer nos objectifs au XXIe siècle, nous ne le pouvons pas seuls. C'est pourquoi s'engager en faveur de l'Europe vaut la peine ».

Elle a rectifié certaines perceptions erronées. « Les gens doivent comprendre que les choses vont mieux avec l'Europe que sans l'Europe ». « Ce sont les 28 États membres qui font l'Europe, ce n'est pas 'Bruxelles'... » Et, a-t-elle reconnu, « nous devons faire en sorte que l'Europe soit un projet que les gens comprennent ».

Des arguments face aux populismes
La chancelière entend ainsi combattre les populismes, qui gagnent du terrain en France, en Allemagne et en Europe en général, avec des arguments. « Nous avons assez de bons arguments pour nous confronter à d'autres avis, y compris à ceux de l'AfD (le parti populiste de droite en Allemagne), sans avoir l'écume à la bouche et sans prononcer de jugements sans nuances, mais en expliquant pas à pas quelle est notre vision de l'Europe au XXIe siècle », a-t-elle souligné.

À la sortie, elle a réitéré son plaidoyer : « j'ai prié les élèves d'encourager tous ceux qui ont des doutes au sujet de l'Europe à apprendre à connaître des gens d'autres pays, à leur parler, à entrer en contact au lieu de bâtir des préjugés, comme c'est souvent le cas aujourd'hui ».

Cultiver « le trésor » des relations franco-allemandes
En rencontrant les 875 collégiens et lycéens du Lycée français, Angela Merkel a également pu se rendre compte une nouvelle fois de la profondeur des liens qui unissent l'Allemagne et la France. Fondé en 1689 lors de l'exode des Huguenots, l'établissement est le plus ancien établissement scolaire public de Berlin, comme le lui ont exposé les élèves.

La chancelière a jugé cette histoire « impressionnante ». Elle s'est montrée admirative de l'aisance des élèves à entrer dans un univers bilingue qui leur permet « d'évoluer bien différemment en Europe que s'ils ne possédaient qu'une langue ». « Nous devons cultiver ce trésor que constituent les relations franco-allemandes », a-t-elle souligné. « Chaque génération doit le remettre sur le métier ».