L'AP-HP en pointe pour proposer des activités physiques et sportives à ses patients
L'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris a organisé aujourd'hui, avec le soutien de la Mairie de Paris, de l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep) et de l'Institut de recherche médicale et d'épidémiologie du sport (Irmes), la première rencontre du Sport-santé. Cette rencontre a été l'occasion de présenter les initiatives prises pour faire de l'AP-HP l'établissement de référence pour la promotion des activités physiques et sportives pour ses patients et assurer la mise en oeuvre des dispositions de la loi de modernisation du système de santé (article 144).
Une convention conclue entre l'Etat et l'AP-HP concrétise cette ambition autour de deux établissements de référence, l'une à l'Hôtel-Dieu (adulte) et l'autre à l'hôpital Robert-Debré (enfant). Ces établissements disposeront chacun des moyens humains et d'équipements pour être en mesure proposer des activités physiques et sportives à plus de 750 patients (550 patients adultes et 200 enfants).
L'Hôtel-Dieu pourra s'appuyer à compter de la rentrée prochaine sur une plateforme de prescription et de réalisation de l'activité physique susceptible d'accueillir près de 500 patients. Cette plateforme sera adossée à des lits d'hospitalisation de jour, dans lesquels se réaliseront les bilans des patients. Ces programmes seront dans un premier temps destinés aux patients les plus sévèrement atteints ou déconditionnés : patients atteints de BPCO, de néoplasie, de maladies rhumatismales inflammatoires, les patients séropositifs. Ces programmes s'ouvriront demain à un large nombre de patients en lien avec les médecins de ville.
Dans le cadre ce programme, l'AP-HP s'engage notamment à :
- Proposer à l'ensemble des médecins de l'AP-HP une aide à la prescription des activités physiques et sportives (APS) ;
- Faire connaître aux équipes les activités référencées par l'Etat sur une plateforme unique : le site « santeparlesport» ;
- Développer au sein de ses établissements des espaces susceptibles d'être proposés pour des activités physiques et déterminer, en lien avec la mairie de Paris, les créneaux susceptibles d'être dégagés au sein des équipements communaux ;
- Créer un réseau de la médecine du sport associant tous les médecins intéressés par la démarche ;
- Enrichir ses outils de suivi des patients pour permettre le suivi de cohorte, y compris en y associant les médecins de ville.
Avec le soutien de l'Etat, le Groupement de Coopération Sanitaire de Médecine du Sport assurera l'animation de ce programme. Le GCS est né de la volonté conjointe de l'APHP, de l'INSEP et de la Fédération française de football (FFF) de mettre en commun leurs moyens, humains et matériels, et leurs compétences complémentaires pour porter ce type de projet.
A l'occasion de cette rencontre, ont également été présentés des travaux inédits sur la longévité et les causes de mortalité des athlètes sportifs de haut niveau (thèse de Juliana Antero-Jacquemin, dirigée par le Pr Jean-François Toussaint, AP-HP / IRMES / Université Paris Descartes - Sorbonne Cité).
A rebours des idées reçues, la thèse de Juliana Antero-Jacquemin repose sur le suivi de près de 20000 athlètes, dont l'ensemble des olympistes français depuis 1896. Elle montre un risque relatif de décès plus faible pour les individus physiquement plus actifs : tous sports et toutes causes confondus, les sportifs français présentent une mortalité réduite de 50% et une importante réduction de mortalité due aux maladies cardiovasculaires, aux cancers et aux causes externes de décès (accidents). Ce gain est hétérogène parmi les sportifs et dépend des caractéristiques de chaque sport.
19/04/2016