Syrie que j'aime

Maison des Cultures du Monde - 14/03/2016 16:45:00


A l'heure où la Syrie s'enfonce un peu plus dans le chaos, écoutons et rencontrons des artistes meurtris qui témoignent de la diversité et de la richesse des peuples, des langues, des cultures, qui forment le pays. Quatre concerts de musique traditionnelle de régions différentes de la Djezireh au Djebel Druze en passant par la splendide Alep célèbreront la si riche histoire d'un pays qu'on ne cesse de détruire.

Jeudi 31 mars 2016

Moslem Rahal

Moslem Rahal, flûte ney
Waed Bouhassoun, chant/oud

Né à Lattaquié dans une famille d'artistes, avec un père poète et des frères musiciens, Moslem Rahal se passionne très tôt pour le nây, cette flûte en roseau des bergers et des soufis. Mais comme il n'avait pas les moyens d'acquérir des nây de bonne facture - un musicien en possède généralement plusieurs de tailles différentes pour pouvoir jouer confortablement tous les modes arabes - il se lance de lui-même dans la facture instrumentale, de sorte qu'il se fait bientôt connaître non seulement comme joueur mais aussi comme facteur de nay. Après son diplôme au conservatoire de Damas, il entre comme soliste à l'Orchestre symphonique de Syrie et à l'Ensemble national de musique arabe. Commence alors pour lui une carrière internationale. Il participe au Festival de Jerash en Jordanie, interprète le Concerto arabe de Marcel Khalifé à l'Albert Hall, à la Scala et au Théâtre des Champs-Elysées sous la direction de Lorin Maazel, il participe à plusieurs festivals aux côtés de stars de la musique arabe comme Wadi Al Safi, Fayrouz, Ziad Rahbani, et participe aux récentes créations Orient-Occident I et II de Jordi Savall avec l'ensemble Hespérion XXI. Le jeu de Moslem Rahal est d'une grande virtuosité. Il passe d'une note à une autre, d'une octave à une autre, avec une souplesse confondante. Ce n'est pas un instrument que l'on entend, c'est une voix, franche, directe, virile, avec ce petit supplément de souffle et d'acidité qui est la marque du nây arabe. Moslem Rahal et Waed Bouhassoun viennent de terminer l'enregistrement de leur prochain CD, les deux artistes profiteront donc de ce concert pour en offrir la primeur au public de l'Amphi.

Samedi 2 avril 2016

Waed Bouhassoun

Waed Bouhassoun vient du sud de la Syrie, de ce djebel druze qui a donné naissance à la légendaire Asmahan. Avec son oud elle compose les musiques qui l'accompagnent pour chanter les poèmes de grands mystiques et d'amoureux célèbres de l'époque pré-islamique à nos jours. Sa voix profonde est toute en puissance maîtrisée et en délicates ornementations. Elle a été invitée dans les plus grands festivals de musique et ses deux CD ont reçu le coup de coeur de l'Académie Charles Cros.