La réponse internationale aux enlèvements d'enfants au coeur d'un colloque d'INTERPOL

Interpol - Organisation internationale de police criminelle - 15/02/2016 11:35:00


Mieux faire connaître les mécanismes permettant d'agir plus efficacement contre les enlèvements internationaux d'enfants, tel était le thème central d'un colloque organisé au siège du Secrétariat général d'INTERPOL.

Réunissant environ 150 participants venus de 20 pays, le colloque s'est déroulé en présence de représentants de gouvernements, de services chargés de l'application de la loi, des secteurs juridique et judiciaire, de l'Union européenne, d'organismes nationaux et régionaux, ainsi que d'ONG.

Il était coorganisé par INTERPOL, l'École nationale supérieure de Police (ENSP) et le Centre notarial de Droit européen (ACENODE), avec l'appui de la Faculté de droit de l'Université Lyon 3.

La Vice-présidente du Parlement européen, Mme Mairead McGuinness, médiatrice pour les enfants victimes d'enlèvement parental transfrontalier, a déclaré dans un message vidéo : « Chaque minute compte lorsqu'un enfant est enlevé et séparé de l'un de ses parents. Dans un monde de plus en plus mobile, il est clair que tous les acteurs nationaux et transnationaux devront mieux collaborer pour trouver des solutions plus rapides. Le colloque d'aujourd'hui contribue à sensibiliser chacun à ce problème complexe et j'espère qu'il débouchera sur une approche de plus en plus globale de l'enlèvement d'enfants, qui est indispensable ».

En réunissant des spécialistes des secteurs professionnels concernés par ce thème, l'événement visait à donner une meilleure compréhension des rôles et des responsabilités de chacun des acteurs, et à favoriser la prise de conscience collective et les synergies dans les réponses apportées aux enlèvements d'enfants.

L'enlèvement d'enfants préoccupe de plus en plus la société civile et la communauté des services chargés de l'application de la loi dans un monde de plus en plus globalisé et interconnecté, le colloque a mis en évidence les différentes formes que prennent l'enlèvement d'enfants, telles que l'enlèvement criminel, l'enlèvement parental et le déplacement d'enfants vers des zones de conflit.

Mme Hélène Martini, Directrice de l'École nationale supérieure de la Police (ENSP), a déclaré : « les conséquences humaines des enlèvements internationaux d'enfants sont immenses pour les victimes et leurs familles. Je suis convaincue que grâce à la diversité et à la qualité des intervenants de ce colloque, nous parviendrons ensemble à mieux mobiliser les outils de lutte contre ces actes et à mieux les faire connaître, notamment au travers des formations ».

Parmi les autres intervenants figuraient le Président de l'association Aide aux Parents d'Enfants Victimes (APEV), M. Alain Boulay, et le Vice-président du Conseil supérieur du notariat, M. Didier Coiffard.

Mme Delphine Moralis, Secrétaire générale de Missing Children Europe, a souligné « l'importance d'agir de manière globale contre les disparitions d'enfants », en tirant le meilleur parti des divers outils complémentaires disponibles pour gérer ce problème. « Parmi ces outils figurent notamment les notices jaunes d'INTERPOL, les numéros d'appel d'urgence pour les enfants disparus, les médiateurs familiaux spécialisés, les systèmes de protection de l'enfance et d'Alerte-Enlèvement, qui doivent tous fonctionner en étroite coordination, au niveau national et transnational », a déclaré Mme Moralis.

M. Michael Moran, Sous-directeur chargé des Groupes vulnérables à INTERPOL, a rappelé l'existence de la base de données internationale sur les personnes disparues d'INTERPOL, qui permet d'alerter en temps réel les 190 pays membres de l'Organisation au sujet d'un enlèvement, à l'aide d'une notice jaune, pour empêcher les suspects de passer les frontières avec leurs victimes.

« La notice jaune d'INTERPOL joue un rôle essentiel pour donner une grande visibilité internationale aux affaires d'enlèvements et de disparitions ; ces affaires sont signalées aux agents chargés des contrôles aux frontières, ce qui complique les déplacements des personnes ciblées. Les pays membres peuvent également demander et échanger des informations essentielles concernant des enquêtes de police », a déclaré M. Moran.

Le colloque a recommandé l'utilisation sans retard du système des notices et des outils d'INTERPOL en coordination avec les alertes du Système d'information Schengen, et le plus possible dans toutes les affaires de disparitions d'enfants, y compris celles qui concernent des mineurs non accompagnés ou des enlèvements parentaux.

À cet égard, le système mondial de communication policière sécurisée d'INTERPOL, baptisé I-24/7, relie les professionnels de l'application de la loi de tous les pays membres de l'Organisation. Il permet aux utilisateurs autorisés d'échanger des informations de police urgentes et sensibles avec leurs homologues aux quatre coins du globe, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Il a également été recommandé qu'une réunion annuelle des spécialistes de la question des disparitions d'enfants soit organisée avec tous les acteurs concernés, sous les auspices du Groupe spécialisé d'INTERPOL sur la criminalité contre l'enfance.

Jusqu'à présent, près de 8 000 notices jaunes ont été publiées à la demande des pays membres pour des affaires de disparition survenues dans le monde entier.