Turquie : les syriens toujours bloqués à la frontière

Amnesty International - 09/02/2016 16:10:00


La Syrie et la Russie mènent une offensive conjointe dans le nord de la Syrie. Pour échapper aux bombes et aux combats, des dizaines de milliers de personnes ont pris la fuite. Des milliers de personnes attendent aux postes-frontière avec la Turquie, qui restent fermés. Afin que ces personnes soient mises en sécurité, la Turquie doit les laisser passer, et la communauté internationale aussi doit prendre ses responsabilités.

LES CIVILS VICTIMES DE L'OFFENSIVE CONJOINTE SYRIENNE ET RUSSE

L'offensive conjointe des forces syriennes et russes fait de nombreuses victimes parmi la population civile.
Tout au long du conflit des attaques illégales généralisées ont été recensées contre des zones civiles et des centres médicaux, imputables aux forces du gouvernement syrien et, de plus en plus, aux forces russes , qui apportent leur soutien au gouvernement syrien depuis septembre 2015. Il y a également des éléments attestant de l'utilisation illégale de bombes non guidées dans des zones à forte densité de population et d'armes à sous-munitions, par nature non discriminantes.

DES MILLIERS DE PERSONNES SONT BLOQUÉES À LA FRONTIÈRE

La Turquie, le Liban et la Jordanie ferment fréquemment leurs frontières, tout comme l'Irak, ce qui entrave le passage des réfugiés et les oblige à emprunter des itinéraires dangereux et clandestins, et à faire appel à des passeurs.
Suite à cette nouvelle offensive près de la ville d'Alep, entre 40 000 et 70 000 personnes sont déplacées. Le 5 février, plus de 20 000 attendaient déjà à Bab al Salam, du côté syrien du poste-frontière d'Öncüpýnar, dans la province de Kilis, à la frontière entre la Turquie et la Syrie, actuellement fermée.
Depuis le début du conflit en Syrie, la Turquie a laissé entrer un très grand nombre de personnes - plus de 2,5 millions - fuyant les horreurs de la guerre et la catastrophe humanitaire. Aujourd'hui, elle ne doit pas fermer ses portes à ceux qui ont besoin de se mettre en sécurité.

LA SÉCURITÉ DES RÉFUGIÉS : UNE RESPONSABILITÉ PARTAGÉE

Mais la protection des réfugiés ne relève pas seulement de la responsabilité des pays limitrophes.
Malgré les promesses d'aide faites par la communauté internationale le 4 février, la réponse globale à la crise en Syrie s'avère insuffisante et les organismes ont dû restreindre l'aide fournie à ceux qui en ont besoin.
En outre, les promesses de réinstallation, par lesquelles un État propose une résidence et de l'aide aux réfugiés qui fuient leurs pays d'origine, ainsi que les itinéraires sûrs et légaux pour se mettre en sécurité, demeurent trop rares.