Le Rwanda signe un accord énergétique d'une valeur de 150 millions de dollars avec une société américaine
« Symbion Lake Power Kivu Ltd. », une filiale de la société américaine « Symbion Power LLC », vient de signer un contrat de 25 ans avec le Groupe Énergétique du Rwanda (REG), portant sur l'achat de 50MW d'électricité. L'accord a été signé par Paul HINKS, le PDG de « Symbion Lake Power Kivu Ltd. », le PDG du Groupe Énergétique du Rwanda (REG), Monsieur Jean-Bosco MUGIRANEZA ainsi que le Ministre de l'Infrastructure, James MUSONI.
Monsieur HINKS (Symbion Lake Power Kivu Ltd.) a déclaré : « Libérer le potentiel énergétique du Lac Kivu va littéralement changer la donne du Rwanda. Notre équipe travaille durement pour faire de cette ressource un apport énergétique puissant et abordable pour le peuple rwandais. Nous travaillons avec les gouvernements d'Afrique subsaharienne afin de remplacer le coûteux carburant importé, par des sources de combustibles indigènes pour produire l'électricité. Nous sommes honorés d'avoir l'occasion de le faire, ici au Rwanda, dans le cadre de l'engagement « Africa Power » dont le Président OBAMA est l'initiateur ».
Ce partenariat avec « Symbion Power » constitue un élément clé dans les objectifs du Rwanda, afin d'augmenter la capacité de production électrique. La première phase fournira 14 MW d'électricité, et sera suivie par une seconde étape dans les mois qui viennent, pour atteindre l'objectif de 50MW. Le Lac Kivu contient environ 55 milliards de m3 de gaz naturel de méthane. Le potentiel total susceptible de provenir de cette source a été estimé prudemment à 500MW.
Une fois la pleine capacité de l'usine déployée, l'apport d'énergie de ce projet augmentera la puissance totale nationale de 30%, ce qui va impacter positivement sur l'économie du pays, explique le Ministre James MUSONI. Après dix mois de négociations, les parties sont tombées d'accord sur un prix de 9,8 cents, ce qui correspond à un peu plus de 50% du prix industriel actuellement proposé par les producteurs privés (18 cents).
Le Directeur Général du Rwanda Development Board (RDB), Monsieur Francis Gatare, qui a également participé aux négociations de l'accord de 150 millions de dollars, a voulu préciser : « C'est un accord équitable ».
Ce projet énergétique aura l'avantage également de réduire sensiblement la quantité de gaz qui se trouve piégé dans les couches profondes du lac et qui constitue une réelle menace pour les habitants de la région.
Les opérations d'extraction vont se faire de manière sûre et contrôlée tandis que la transformation du gaz en électricité, se fera sur la terre ferme, au Cap de Busororo, dans le district de Nyamyumba Rubave, proche de la République Démocratique du Congo.
La « Société Symbion Lake Power Kivu Ltd », travaille en étroite collaboration avec les autorités rwandaises et ses organismes de réglementation afin d'assurer que ce projet énergétique du Lac Kivu puisse fournir de l'énergie à un prix abordable et d'une manière efficace et écologiquement responsable.
La capacité énergétique actuelle du Rwanda est de 161 MW, alors que l'objectif fixé pour 2018 se chiffre à 563 MW, ce qui devrait alors porter à 70% le taux d'accès à l'électricité, sur l'ensemble du pays.
Le Rwanda à la recherche d'investisseurs dans le secteur de l'Industrie textile
« Chaque année, nous dépensons plus de 15 millions de dollars en importation de vêtements de seconde main. Le port de tels vêtements ne nous met pas en valeur », a déclaré Claver GATETE, Ministre rwandais des Finances et de la Planification Économique.
Entre 2008 et 2012, le Rwanda a dépensé une moyenne de 57 millions de dollars par an, en importation de textile, selon le Rwanda Development Board (RDB). Le Ministre Claver GATETE a insisté lors du dernier Dialogue National, que le Rwanda a besoin d'investisseurs dans le secteur de l'Industrie du Textile, afin de fournir des vêtements de qualité mais également pour favoriser la création d'emplois.
Le pays s'était fixé comme objectif de créer 200.000 nouveaux emplois chaque année, mais n'a pas réussi à atteindre ces chiffres lors de ces deux dernières années. Seulement 146.000 créations d'emploi ont vu le jour, ce qui constitue un déficit de 54.000 par rapport aux objectifs fixés.
Aujourd'hui, le pays compte deux industries textiles dont « UTEXRWA » dont le siège social est basé en Inde.
Depuis 1984, cette usine fonctionne à 40% de sa capacité et réalise un chiffre d'affaires de 3 millions de dollars. Cette usine produit essentiellement des uniformes pour les étudiants ainsi que pour différentes autres institutions, mais ne fabrique actuellement aucun produit destiné à la consommation courante.
En 2014, C & H Garment, une entreprise de textile chinoise, a également mis en place une franchise à Kigali qui produit essentiellement pour le marché d'exportation, en particulier vers les magasins situés en Europe.
Cette société a investi dans des machines à coudre informatisées et compte employer 200 travailleurs locaux, avec pour objectif de porter ce chiffre à 400 dans les deux prochaines années.
C & H Garment va bientôt se tourner également vers le marché intérieur : « Nous sommes dans l'obligation de travailler sur la quantité pour pouvoir exporter vers l'Europe et les États-Unis, mais nous avons comme objectif de pouvoir consacrer environ 20% de notre production pour le marché rwandais », a déclaré Malou JONTILANO, Directeur Général de la Société.
Lors du dialogue National, le sénateur Tito RUTAREMARA a déclaré qu'il fallait s'adapter aux nouvelles visions du monde pour attirer les investisseurs capables de stimuler ce secteur au Rwanda. Il faudra « copier et transformer » afin de se servir des expériences existantes car démarrer de nouvelles industries à partir de zéro peut également nous coûter énormément d'argent dans l'importation de certains équipements.
Le Gouvernement rwandais veut miser sur les industries locales pour stimuler les exportations
Le Gouvernement rwandais va accentuer ses efforts dans le renforcement des industries locales, afin d'accroître les exportations et d'améliorer la balance commerciale.
Le Ministre des Finances et de la Planification Économique, Claver GATETE a déclaré dernièrement, lors du Dialogue National tenu fin décembre 2015 : « Nous cherchons à promouvoir les industries locales et appuyer l'industrialisation afin d'accentuer les exportations. »
Le pays cherche à combler le déficit de la balance commerciale qui se situe aux alentours de 6,5 pour cent pour la fin du deuxième semestre 2015, poussée par l'augmentation des importations de la plupart des produits consommés au Rwanda.
« Pour chaque dollars que nous gagnons sur l'exportation, nous dépensons 3 dollars dans l'importation », explique le Ministre Claver GATETE. Il a également précisé que le Gouvernement veut faire des efforts afin de développer la production locale de matériaux de construction pour diminuer les importations, tout en favorisant la construction des logements destinés à la classe moyenne et inférieure.
Dans le secteur des TIC (Technique de l'Information et de la Communication), qui actuellement ne contribuent qu'à raison de 3 pour cent du PIB, il y a également des plans de développement afin que ce secteur devienne le principal moteur de l'économie en 2020.
La bonne économie du Rwanda a sensiblement influencé la croissance du PIB qui se situe à 9,8% pour la période de 1995 à 2015. Les statistiques sont tout aussi encourageantes dans la lutte contre la pauvreté, qui a fait chuter le taux établi de 40% en 2000, à seulement 16,3% en 2014.
« Nous ne pouvons pas aller de l'avant sans augmenter la production agricole », a également affirmé le Ministre. Il a donc insisté sur la nécessité de stimuler la production de l'agriculture en se concentrant principalement sur l'utilisation de semences améliorées, d'engrais adaptés et dans le développement de systèmes d'irrigation efficaces. On estime qu'actuellement, le secteur agricole ne produit que 50 pour cent de sa réelle capacité.
Les exportations de produits rwandais vers l'Europe et l'Asie, se portent bien
Le Rwanda se fait un nom à travers le monde grâce à l'excellence de ses produits qui s'exportent de plus en plus. Plus de 40% de ces produits exportés prennent place dans les étalages des magasins de détails européens.
Le Ministre du Commerce et de l'Industrie, François KANIMBA, s'est exprimé à ce sujet, tout en insistant sur le fait que le Rwanda est également un fournisseur important de matériaux industriels : « Nous sommes avant tout exportateur de matières premières, indispensables au marché européen ».
Les exportations du Rwanda pour l'année 2014 ont atteint la somme de 600 millions de dollars alors que pour le premier semestre 2015, ces mêmes exportations se chiffraient à 275 millions de dollars. Le rapport annuel de performance du commerce indique que les exportations des produits rwandais vers l'Europe augmentent chaque année. C'est ainsi que les importations vers le vieux continent représente pour le Rwanda en 2014, 41% des exportations totale du pays, contre 35% en 2013.
Pierre MUNYURA, Président de l'Association des Exportateurs et Transformateurs de Café du Rwanda, a déclaré : « L'Europe est un consommateur traditionnel de nos produits et nous devons simplement essayer de nous tourner vers d'autres marchés, tels que le Japon, la Corée du Sud et le bloc de l'Est ».
Le Rwanda Development Board (RDB) explique que les exportations vers l'Europe sont deux fois supérieures aux exportations destinées à la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) qui n'absorbe que 21% des exportations de produits rwandais. Ces exportations vers les pays voisins, sont essentiellement composées de produits alimentaires tels que la célèbre pomme de terre de la région des volcans, les céréales, le lait, la viande et les oeufs.
Pour ce qui concerne les pays de la région, c'est la République Démocratique du Congo (RDC) qui se trouve être le plus gros importateur de produits rwandais de consommation courante, essentiellement les boissons, les aliments frais, les céréales, produits laitiers et autres.
L'Office national pour l'exportation du secteur agricole indique que le Rwanda a exporté en 2014, 16.000 tonnes de café pour une valeur de 60 millions de dollars. La Suisse à elle seule importe près de 40% de ce volume, elle est suivie par la Belgique (17%) et le Royaume-Uni (6%).
Le secteur horticole suscite également de l'intérêt de la part des européens, plus spécialement des Pays-Bas. L'entreprise Floramats va exploiter un terrain de 5ha dans le district de Rulindo (Province du Nord) pour la plantation des fleurs. Selon Simon Ethang'atta, Consultant auprès de Floramats, « le seul défi avec les Rwanda est la rareté des semences de fleurs ».
Le Pakistan est le principal consommateur de thé rwandais en achetant 60% du volume d'exportation national. Le Royaume Uni, bien connu pour sa légendaire « cup of tea », arrive en seconde position (18%), suivi de l'Egypte (8%).
L'Asie joue également un rôle très important dans les exportations rwandaises puisque ce continent est le principal importateur de minéraux. En 2014, le coltan, la cassitérite et la Wolframite ont rapporté au pays plus de 203 millions de dollars. Ce sont la Chine, la Malaisie et la Thaïlande qui se montrent les plus grands consommateurs de ces matières premières.
En réalité, le pays n'exploite aujourd'hui qu'une petite partie de ses capacités réelles de production. L'augmentation de la production dans ce secteur pourra compenser la chute des prix actuels des minéraux sur les marchés internationaux.
Pour réponse à la législation DFA (Dodd-Frank Wall Street Reform and Consumer Protection Act), le Rwanda a mis en place un programme de traçabilité des minéraux. Tous les minéraux extraits possèdent des certificats d'origine et sont marqués dès le site minier jusqu'à ce qu'ils soient prêts à être exportés.
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