La chancelière Angela Merkel se rendra mercredi soir à Paris à l'invitation du Président François Hollande. « Cette visite est un signe de solidarité à l'égard de nos amis français », a souligné lundi le porte-parole adjoint du gouvernement allemand, Georg Streiter.
« Nous mènerons le combat ensemble contre ceux qui ont commis l'inconcevable contre vous », avait déclaré la chancelière dès le lendemain des attentats à Paris. Cette attaque « nous vise tous et elle nous touche tous. C'est pourquoi nous allons tous y donner une réponse commune ».
Sécurité renforcée en Allemagne
Dans ce contexte, l'Allemagne a aussi décidé de renforcer ses mesures de sécurité. Dimanche, le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a annoncé la création de 4 000 postes dans la police fédérale et à l'Office fédéral de la police judiciaire, ainsi que la mise en place d'une nouvelle unité en renfort du GSG9, l'unité d'intervention de la police allemande spécialisée dans la lutte antiterroriste, les prises d'otages et le déminage. Tout est mis en oeuvre « pour découvrir et contrecarrer à temps les projets d'attentats », a-t-il souligné.
Éloge de la police française
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, qui était présent au Stade de France pour le match France-Allemagne au soir des attentats, a adressé dimanche dans une interview « [s]es plus grands compliments » à la police française. « C'est à elle qu'on doit l'évacuation du stade sans panique. Rester aussi calme dans une situation aussi tendue, cela mérite le plus grand respect », a-t-il déclaré.
La peur ne doit pas gagner la partie
Berlin appelle, par ailleurs, les Allemands, et plus largement les Européens à ne pas se laisser envahir par la peur. « Les attentats de Paris sont une agression contre notre société ouverte et contre toute l'Europe. Nous n'avons pas le droit d'abandonner ce qui rend notre vie aussi digne d'être vécue. Nous n'avons pas le droit de nous laisser guider par la peur », a déclaré dimanche le chef de la diplomatie allemande.
« Semer la haine et répandre la peur : c'est précisément ce que les terroristes veulent », a renchéri Manuela Schwesig. La ministre allemande de la Famille invite au dialogue avec les enfants et les parents dans les écoles et les crèches pour dissiper les craintes. « Nous ne les laisserons pas détruire notre façon de vivre ».
Mme Schwesig souhaite, par ailleurs, prévenir la radicalisation des jeunes et leur départ en Syrie. « Ce sont souvent l'exclusion et les sentiments d'infériorité qui conduisent les jeunes à tomber à l'aveuglette dans le piège de Daech », a-t-elle souligné. « Nous avons donc besoin d'avoir quelque chose à leur offrir, de travail social et de conseils. Et tout cela doit aller là où sont les jeunes. »