Conférence numérique franco-allemande, pour accélérer la transformation numérique de l'économie

Axelle Lemaire Secrétaire d'Etat à l'Economie Numérique - 28/10/2015 15:30:00


A l'occasion de la conférence numérique franco-allemande, les ministres Sigmar Gabriel et Emmanuel Macron ont annoncé la mise en oeuvre d'une coopération bilatérale, pour accélérer la transformation numérique de l'économie.

Elaborer une stratégie numérique ambitieuse pour l'Europe, c'est l'objectif au coeur de la première conférence numérique franco-allemande, qui s'est tenue aujourd'hui à Paris. Cet événement, annoncé dès mars dernier par le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel, entend mettre en lumière le dynamisme des secteurs numériques, renforcer la coopération entre les écosystèmes numériques et les plateformes industrielles, mais aussi promouvoir une stratégie globale pour le marché unique du numérique au sein de l'Union européenne.

Pour l'occasion, plus de 400 représentants de start-ups, de sociétés internationales et d'institutions publiques étaient présents. Après les ateliers de travail dont les conclusions ont été présentées par Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat chargée du Numérique, la conférence s'est ouverte officiellement à l'Elysée. Sigmar Gabriel, vice-chancelier et ministre de l'Economie et de l'Energie allemand, et Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, ont souligné leur volonté de mettre en oeuvre une coopération bilatérale, pour faire émerger un marché unique du numérique en Europe.

Renforcer la compétitivité de l'économie
Ce marché unique apparaît aujourd'hui indispensable pour parvenir à une économie forte, où les technologies numériques seraient exploitées pleinement, pour renforcer sa compétitivité. L'Allemagne et la France veulent ainsi définir un cadre adéquat pour un marché unique ouvert et non discriminatoire, qui permettrait par exemple aux start-ups de croître pour devenir des acteurs d'envergure européenne. Les deux pays s'engagent notamment à signer une convention bilatérale sur la création d'un statut de « jeune entreprise innovante », avec à la clé un régime favorable pendant les premières années d'activité des start-ups.

Développer les compétences pour favoriser l'emploi
La numérisation de l'économie va entraîner une modification des conditions de travail et des compétences. Cette transformation offre l'opportunité de favoriser l'emploi. Elle doit être anticipée, comme c'est le cas avec la création de l'Académie franco-allemande de l'industrie du futur (Mines-Télécom / Technische Universität München).
Les deux pays souhaitent également que l'enseignement supérieur, la formation professionnelle et la recherche soient des grandes priorités, pour encourager les jeunes à devenir les innovateurs de demain.

Soutenir la modernisation de l'industrie
La France et l'Allemagne prévoient de soutenir la modernisation de l'industrie et de saisir les nouvelles opportunités économiques qu'offre la numérisation de l'économie. En particulier par le biais de projet tels que « Industrie du futur » en France et « Industrie 4.0 » en Allemagne, qui coopéreront sur la base d'objectifs communs dès la fin 2015.

Renforcer le poids du big data et favoriser la confiance dans les technologies
Les deux ministres de l'Economie veulent valoriser la collaboration entre acteurs industriels, notamment autour de la nanoélectronique et du big data (ou volumes massifs de données). Ce dernier devrait avoir un rôle fondamental dans la transformation numérique de l'économie. Les normes et standards du big data deviennent donc un défi majeur, pour régler les questions relatives à l'accès aux données.
La France et l'Alemagne souhaitent également créer un label pour garantir la sécurité et l'intégrité des données stockées sur le cloud, à distance. Objectif : renforcer la confiance du grand public envers ce type de solutions.

Soutenir le développement des start-ups
Sigmar Gabriel et Emmanuel Macron veulent soutenir davantage les start-ups innovantes et pallier l'insuffisance du financement par fonds propres de la croissance en Europe. Les organismes Bpifrance en France et KfW en Allemagne joindront ainsi leurs efforts via une plateforme d'investissements conjoints en capital-risque, pour favoriser les investissements transfrontaliers.

Un état des lieux des actions entreprises sera dressé lors de la prochaine rencontre sur le numérique, prévue pour 2016.