SNCF doit « vraiment » faire préférer le train !

ARF - Association des Régions de France - 20/10/2015 09:35:00


A l'occasion du congrès de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (FNTV), les Régions expriment leurs très vives inquiétudes sur l'évolution de la fréquentation des TER, sous l'effet de la concurrence des nouvelles lignes d'autocar libéralisées.

Avec les offres OUIBUS et OUIGO, l'ARF constate avec regret que pour une fois SNCF a démontré sa capacité d'adaptation en mettant rapidement en place une offre low cost répondant aux attentes des voyageurs.

L'ARF rappelle que les Régions attendent de SNCF qu'elle fasse preuve de cette même capacité d'anticipation et d'initiative pour maîtriser ses coûts. Cela lui permettra de produire des trains moins chers et de donner ainsi la capacité aux Régions de créer de nouvelles dessertes pour renforcer l'attractivité de l'offre ferroviaire.

Les Régions souhaitent des trains moins chers, plus nombreux, mieux équipés et connectés. C'est essentiel pour répondre aux enjeux de la transition énergétique et de l'aménagement du territoire, tout en garantissant le droit à la mobilité de tous les citoyens, et en assurant un soutien à la filière de l'industrie ferroviaire dont les innovations sont également des facteurs d'attractivité pour les usagers.

La nouvelle offre par autocar de SNCF commercialisée sous la marque OUIBUS est calquée sur les principales lignes ferroviaires exploitées par SNCF. Elle se situe donc en concurrence directe avec le train, au lieu d'être en complémentarité. Les conséquences de cette concurrence accrue se font sentir dès aujourd'hui. SNCF vient demander aux Régions de payer plus pour compenser les pertes de recettes tarifaires...

Pourquoi SNCF doit elle donner la priorité à son coeur de métier ?
Actuellement, SNCF a le monopole du transport ferroviaire en France. Cela engage l'entreprise publique à tout faire pour améliorer les services ferroviaires offerts aux citoyens. Force est de constater que les Français ne sont pas satisfaits des services TER proposés par SNCF. Suppressions de trains trop nombreuses, retards réguliers, information des voyageurs souvent partielle : le taux de satisfaction des voyageurs atteint seulement 50% pour les TER et 38% pour les Transilien (enquête « Que choisir » mars 2015).

L'état des lieux du TER en France
Depuis le transfert aux Régions du TER en 2002, les Régions ont redynamisé ce mode de transport via des investissements lourds pour acquérir de nouveaux trains et développer l'offre (+21% entre 2002 et 2013). Dans le même temps leur fréquentation a connu une augmentation significative (+53%).

Le modèle économique du TER est néanmoins à bout de souffle. La contribution des Régions au TER a augmenté 4 fois plus vite que l'offre, soit +92%. Cette contribution atteint aujourd'hui deux fois plus que la moyenne européenne selon une étude de la Commission européenne.

En parallèle, l'activité des autocars de SNCF génère des pertes importantes (43 millions d'euros de pertes pour un chiffre d'affaires de 15 millions d'euros pour sa filiale IDBUS, ancien nom de OUIBUS). Les Régions seront donc très attentives à l'absence de subventions croisées entre les activités du groupe SNCF.