Situation en Syrie « Des frappes aériennes même massives ne suffiront pas »

Blog de Jean-Marie Bockel - 18/09/2015 14:15:00


François Zocchetto, président du groupe UDI-UC, est intervenu à l'occasion du débat sur la situation en Syrie. Pour le chef de file des sénateurs centristes, « Il n'y a pas de caisson suffisamment étanche où laisser pourrir Daech. Le Gouvernement et le Président de la République ont enfin ouvert les yeux sur la réalité. L'urgence de la situation nous impose d'agir et d'être décisif ».

« Daech constitue aujourd'hui la principale menace contre la sécurité du monde mais également contre la sécurité des Français » s'alarme le sénateur qui identifie trois urgences :

- une urgence humanitaire, avec près de 11 millions de déplacés et plus de 300 000 victimes, « Nous ne pouvons pas laisser le peuple syrien mourir sur son propre sol » ;
- une urgence migratoire, avec 4 millions de réfugiés syriens. « Nous ne pouvons pas non plus laisser le peuple syrien devenir un peuple de réfugiés politiques. » ;
- une urgence sécuritaire, qui se joue à quelques heures d'avion de Paris.

Pour François Zocchetto le constat est clair : après plusieurs mois de frappes franco-américaines en Irak, la progression de l'Etat islamique est à peine endiguée et, pire, continue de prospérer. Dès lors, pour le sénateur de la Mayenne, « Une approche exclusivement aérienne, même élargie à la Syrie, est insuffisante. Une intervention aérienne, même massive, ne peut venir qu'en soutien à des interventions au sol ».

François Zocchetto précise : « Une intervention au sol ne peut que reposer sur la plus large des coalitions possibles. Toute intervention terrestre doit se garder de passer pour une intervention unilatérale des occidentaux en Orient, d'aviver les rivalités entre sunnites et chiites, ou encore de sombrer dans l'écueil ethnique en mettant en avant les Kurdes contre les Arabes, les Perses et les Turcs » affirme François Zocchetto.

« La France, seule, n'a pas les moyens d'intervenir. L'Union Européenne pour sa part a fait la preuve de son incapacité dans ce dossier. Quant aux Etats-Unis, il semble qu'il n'y ait rien à espérer de leur côté dans les deux prochaines années. » déplore le sénateur.

Pour François Zocchetto, la réponse est donc du côté des acteurs régionaux : l'Iran, la Russie et la Syrie.

Concernant la Syrie, « Il ne s'agit pas de soutenir la personne de Bachar el Assad mais de soutenir l'Etat syrien, ses structures, son administration et son armée. Les Américains ont commis l'erreur en Irak de faire table rase de l'Etat. Ne commettons pas la même ! ».

« A défaut de pouvoir faire plus sur un plan strictement militaire, il est urgent de mettre notre diplomatie à contribution afin de regrouper tous les ennemis de Daech dans une coalition consolidée et orientée vers une intervention au sol. » conclut le sénateur.

16 septembre 2015