Insuffisance de places de crèche et excès de normes : illustration concrète

Union des Familles en Europe - 07/09/2015 14:50:00


Le Haut Conseil à la famille range la multiplication des normes contraignantes parmi les raisons de l'insuffisante création de places de crèche : exemple concret au sein d'une petite crèche / halte-garderie des Hauts de Seine.

« Pom d'Amis » est une halte-garderie associative créée en 1979 à Neuilly sur Seine. Elle est agréée pour recevoir 15 enfants. En 36 ans d'existence, elle a accueilli plus de 1 500 enfants sans qu'aucun incident mettant en danger leur sécurité se soit jamais produit.

En juillet 2014, à l'occasion d'une querelle au sein des éducatrices, la Protection Maternelle et Infantile (PMI) fait une première inspection et relève, à juste titre, quelques éléments à corriger au sein de cette structure qualifiée de « propre mais vétuste ». L'entier dossier administratif est remis à jour en vue du renouvellement de l'agrément, renouvellement qui est accordé sur avis favorable de la PMI en décembre 2014. Les améliorations demandées sont en cours de réalisation, tout semble en bonne voie.

C'était sans compter sur le goût immodéré de la PMI pour la création de nouvelles normes : elle réalise une nouvelle inspection en février 2015 et, brutalement, en mai, menace « Pom d'Amis de fermeture » sous un mois, au motif que l'hygiène serait défaillante, le matériel dangereux, les documents administratifs incomplets, la pédagogie inadaptée (« mélange d'animaux de la ferme, sauvages et préhistoriques », « peu de mots de la directrice lors d'une dispute entre enfants »), les protocoles HACCP inappliqués (ils concernent les établissements préparant des repas) et les casiers judiciaires de employés absents.

En dépit d'un budget serré, « Pom d'Amis » achète du nouveau matériel mais fait remarquer à la PMI que c'est elle qui n'a pas fait le nécessaire pour les casiers judiciaires, que les protocoles HACCP ne lui sont pas applicables. « Pom d'Amis » souligne qu'il n'y a pas de problème d'hygiène, que des travaux sont prévus pour améliorer le confort des locaux (très étroits) et qu'enfin, l'association attend le recrutement en octobre d'une nouvelle directrice pour relancer la dynamique pédagogique.

Las ! Sans même avoir répondu aux observations de l'association, la PMI - vexée - revient sur les lieux, déclare (1er août 2015) qu'il faut virer immédiatement la directrice (elle part à la retraite dans un mois), que la barrière du jardin est dangereuse (or, elle est aux normes), qu'il n'y a pas de projet pédagogique (elle l'a pourtant entre les mains), qu'il y a des petits jouets que les enfants peuvent avaler (c'est faux), qu'il n'y a pas de vestiaire pour le personnel (il y en a un) et (c'est nouveau et non motivé) que les arbustes du jardin sont dangereux. Puis la PMI menace à nouveau de fermeture si ses exigences (dont d'importants travaux de plomberie) ne sont pas obéies dans le mois

Le tout en vertu de normes auto-inventées (1) et que la PMI superpose avec une virulente inconscience. Concrètement, 15 places d'accueil collectif sont aujourd'hui menacées en pleine banlieue parisienne, alors que les crèches municipales débordent et que les parents se battent pour avoir une place.

A l'heure de la recherche d'économie - et de places de crèche ! comment comprendre cette accumulation de normes et ... de fonctionnaires pour les inventer et les faire appliquer ? Quand va-t-on cesser, selon le mot de Georges Pompidou, « d'emmerder les Français » ?

(1) Exemple : les petites filles n'ont plus droit aux barrettes dans les cheveux ; nécessité d'avoir 12 espaces différents pour le repos, l'atelier, le jeu, les parents, les réunions, etc interdiction des matelas dans les lits pliants, défense de faire des gâteaux-maison ;

Contact presse : Dominique MARCILHACY - 06 82 08 70 45 ou Patricia de LASTELLE - 06 60 89 32 50 (directrice de la crèche)