Fermeture du tunnel du Chambon : un désastre pour l'économie locale

Blog de Christian Estrosi - 11/08/2015 10:40:00


Christian Estrosi, en déplacement dans les Hautes-Alpes, a réagi sur la fermeture du tunnel du Chambon et sur l'inaction des autorités, véritables désastres pour l'économie locale. Le Candidat à l'élection régionale a pu constater une fois encore le sentiment d'abandon des habitants par la région. Christian Estrosi a aussi dénoncé l'enchaînement de promesses faites ayant pour seul objectif de faire patienter la population dans la souffrance.

Pour rappel, le 11 avril dernier, le tunnel du Chambon est fermé car la voute s'effondre sur la Route départementale RD 1091 qui est le principal accès au nord des Hautes-Alpes. Le Conseil départemental de l'isère tente des réparations mais échoue.

Le 20 juin, après de nombreuses analyses, il est constaté que c'est tout un pan de montagne qui commence à s'effondrer. Une nouvelle tentative de réparation plus solide avec un coffrage béton est faite mais ce dernier, une fois construit, ne rentre pas dans le tunnel du fait d'un début d'effondrement à l'intérieur.

Fin juillet, les 2/3 de la masse en mouvement sont tombés dans le lac du Chambon et le tiers restant s'effondre continue à s'effondrer plus lentement.

Cet évènement a eu pour conséquence l'arrêt des rotations par bateau (qui permettaient l'acheminement des salariés et socioprofessionnels travaillant de l'autre côté) qui ont été remplacées par des rotations par hélicoptère. Si cette situation de transports est relativement rapide elle est trop couteuse pour perdurer.

Cette situation est terrible pour les habitants qui vivent d'un côté du lac et travaillent de l'autre. Pour rejoindre Grenoble ou Lyon, au lieu des 80 km habituels, ils doivent en faire 170 par le col du Galibier et la vallée de la Maurienne ou plus de 220 en passant par le tunnel de Fréjus.

Les entreprises sont également en très grandes difficultés et sont gagnées par le désespoir. Le manque à gagner est colossal. 90 000 lits touristiques sont aujourd'hui totalement isolés dans tout le nord des Hautes-Alpes.

Le département de l'Isère également fortement impacté, estime que la reconstruction du tunnel au même endroit est impossible. Il évalue les travaux de construction d'un nouveau tunnel de 150 à 200 mètres (via un « shunt » des 40 mètres effondrés en creusant plus profond) à plus de 10 millions d'euros sur 12 mois.

Il est prévu d'aménager en urgence une piste forestière en route goudronnée à une seule et unique voie avec des aires de garage tous les 150 mètres pour permettre une alternance de la circulation. Il n'en reste pas moins que la solution demeure très précaire.

Cette situation pourrait encore s'aggraver cet hiver car le col du Galibier sera fermé à cause de la neige. Il faudra alors passer par Gap ce qui mettra Briançon à 4H de Grenoble.

L'état de catastrophe naturelle a été déclaré par le premier ministre sur 3 communes : La Grave, le Monêtier-les-bains et Villar-d'Arène. Malheureusement, ce statut juridique ne permet d'indemniser que 15% des entreprises. En effet, seules 15% des entreprises des 3 communes bénéficient de la clause catastrophe naturelle dans leurs contrats d'assurance. Les dégâts immatériels comme la perte totale d'activité ne sont pas pris en considération dans l'état de catastrophe naturel. Autrement dit les entreprises ne seront pas indemnisées.

Quant au Conseil régional, il a annoncé la création d'un fonds de soutien à l'économie locale. Le département de l'Isère et des Hautes-Alpes ont déjà versé 100 000 euros chacun. La région s'est engagée sur seulement 200 000 euros.

Christian Estrosi s'est désolé que le gouvernement et la Région ne prennent pas conscience de l'étendu des dégâts et s'est engagé, s'il est élu, à avoir une politique d'investissements massifs et globaux sur ce territoire en soutenant le chantier avec plus de vigueur, avec un nouveau projet pour la RD 1091 dans son ensemble et des travaux de sécurisation et de rénovation sur toute la route. Le candidat s'est aussi engagé à renégocier le CPER qui ne prévoit pas 1 euro de travaux pour la route alors que l'Etat l'a transféré à la Région en état de délabrement.