Les régions et les villes de l'UE demandent davantage de ressources pour gérer l'accueil des migrants

CER Comité Européen des Régions - 30/07/2015 09:00:00

Face au nombre croissant de migrants qui arrivent dans l'UE via la Méditerranée, le Comité des régions a souligné le rôle central joué par les régions et les villes dans le processus d'intégration et a exhorté les États membres à leur octroyer plus de ressources en ce sens. Dans une résolution adoptée début juillet par quatre de ses cinq groupes politiques, le CdR a aussi plaidé pour une solidarité accrue entre les États membres afin de garantir une relocalisation équitable des migrants dans l'UE.

En réponse aux mesures prévues par l'UE, le CdR a adopté une résolution visant à contribuer à la définition d'une approche européenne «durable» en matière de migrations. Il insiste sur le rôle déterminant joué par les régions et les villes - un grand nombre d'entre elles constituant des points d'entrée ou de transit pour les migrants - et souligne l'insuffisance des ressources dont elles disposent pour gérer ce phénomène. Aussi a-t-il appelé les États membres à mettre davantage de ressources à la disposition des régions qui accueillent le plus de migrants.


François Decoster (FR/ALDE), maire de Saint-Omer et président de la commission de travail du CdR en charge du dossier a déclaré à ce propos qu'il était important de "diffuser les meilleures pratiques mise en oeuvre au niveau local pour gérer l'accueil et l'intégration des migrants. Il convient aussi de sensibiliser davantage sur le fait que les collectivités territoriales sont en première ligne pour faire face aux flux migratoires qu'elles ont besoin d'aide pour y faire face".

Le CdR demande par ailleurs aux Etats membres d'intensifier leur coopération avec les régions concernant la mise en oeuvre du mécanisme de relocalisation d'urgence proposé par la Commission européenne. Ce dispositif est destiné aux ressortissants syriens et érythréens qui ont besoin d'une protection internationale et qui arrivent en Italie ou en Grèce, et vise à relocaliser 40 000 personnes issues de ces pays vers d'autres États membres. Le CdR souligne que les politiques de relocalisation et de réinstallation doivent concerner tous les pays européens, en tenant compte de critères particuliers. Seul le Groupe des conservateurs et réformistes européens (ECR) s'est montré en désaccord avec la position du CdR sur la prise en charge des migrants dans l'UE.

Le CdR fait valoir qu'une coopération avec les États stables d'Afrique du Nord contribuerait à réduire le nombre de départs depuis leurs côtes. Il plaide donc en faveur d'une allocation «essentielle» de fonds aux États membres riverains de la Méditerranée. Par ailleurs, le CdR se félicite de la révision par la Commission du règlement de Dublin en matière d'asile qui s'est en l'espèce révélé «inapplicable». Il insiste sur la nécessité d'abréger les procédures de demande d'asile afin de renforcer la confiance des citoyens dans les régimes d'asile européens.

Le CdR salue la hausse de 69,6 millions d'euros approuvée par le Parlement européen pour le budget des opérations que l'UE mène en Italie (Triton) et en Grèce (Poséidon) et dont les capacités ont triplé pour prévenir d'autres pertes de vie humaines en Méditerranée. Compte tenu de l'efficacité démontrée jusqu'à présent par ces deux opérations, le CdR fait également part de son espoir de voir les États membres leur affecter des ressources supplémentaires dans les meilleurs délais.

Le CdR souligne l'importance pour l'UE de nouer un dialogue avec les pays tiers afin de gérer les flux migratoires en interne et de renforcer les capacités de ces pays à intervenir pour sauver la vie de migrants en détresse. Le CdR donc invite donc les États membres à consacrer au moins 0,7 % de leur PIB à la coopération au développement et à soutenir la coopération décentralisée.

Dans le cadre de cette approche, le CdR considère qu'il est important de créer des occasions permettant à des ressortissants de pays tiers de venir travailler ou étudier en Europe. Par conséquent, il souligne la nécessité de développer une coopération plus étroite avec ces pays et d'apporter des informations au sujet des possibilités de migration légale vers l'Europe.

Photo François Decoster, Maire de ST Omer et Président de la Commission Civex du Comité des Régions


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Le Comité des régions est la voix des régions et des villes dans l'Union européenne.

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Vasco Alves Cordeiro
Président du Comité européen des régions .


Contact Nathalie Vandelle
Tél. +32 (0)2 282 24 99
nathalie.vandelle@cor.europa.eu


BIOGRAPHIEVasco Alves Cordeiro a été élu président du Comité européen des régions en juin 2022.

Né le 28 mars 1973 aux Açores, région autonome du Portugal et région ultrapériphérique de l’Union européenne, Vasco Alves Cordeiro, avocat, marié et père de deux enfants, est membre de l’Assemblée législative de la région autonome des Açores.

Diplômé en droit de l’université de Coimbra et titulaire d’un diplôme de troisième cycle en droit régional de l’université de Lisbonne et de l’université des Açores, Vasco Alves Cordeiro a commencé sa carrière professionnelle d’avocat aux Açores en 1995, où il a exercé jusqu’en 2003.

En 1996, il a été élu pour la première fois député du parti socialiste à l’Assemblée législative de la région autonome des Açores.
Il a depuis lors occupé plusieurs postes au sein de l’exécutif régional dont notamment celui de secrétaire régional pour les affaires européennes et extérieures, et secrétaire régional à l’agriculture et à la pêche (2003-2004).

En 2012, il a été élu pour la première fois président du gouvernement régional des Açores, fonction à laquelle il a été réélu en 2016 et, à ce titre, il a représenté sa région aux niveaux européen et international en qualité de membre du Comité européen des régions, ainsi que d’organisations promouvant notamment les outremers de l’UE, et l’Assemblée des régions d’Europe.
Membre titulaire du Comité européen des régions depuis 2013 après avoir été suppléant de 2004 à 2008, M. Cordeiro en a été le premier vice-président de février 2020 à juin 2022, avant son élection à sa présidence