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30 juin 2015 - François Bayrou a réagi ce matin au micro de France Info à l'annonce de la mort de Charles Pasqua.

Charles Pasqua n'était pas seulement un homme politique ou un responsable gouvernemental, c'était une figure. Et c'est très difficile d'être un responsable public en imposant dans l'opinion un visage, un style, une manière d'être presque comme un acteur arriverait à le faire. Charles Pasqua avait joué sur ces deux aspects de sa personnalité, à la fois ministre de l'intérieur dont on sait les traits principaux et en même temps cette bonhommie qu'il affectait si souvent. C'était une figure et elle était extrêmement marquante.

En France il y a deux grandes époques : il y a ceux qui ont été au contact de la résistance, de la guerre, de la libération et ceux qui n'appartiennent pas à cette génération, qui sont beaucoup plus loin dans le temps. Ces deux époques ont tracé profondément des différences entre les générations d'hommes politiques. Charles Pasqua a été engagé très jeune dans la résistance et il a été marqué par cela. Pour lui le Général de Gaulle était le point de repère. Le fait qu'il ait été dans le gaullisme - le gaullisme des réseaux, le gaullisme souterrain - fait qu'il avait autour de lui en France des amis, des relais, qui se seraient fait couper en morceaux, pas seulement pour lui mais pour une certaine idée du gaullisme qu'il fallait défendre au-dessus de tout, par tous les moyens.

Face au terrorisme, Charles Pasqua à sa manière - on peut avoir d'autres manières - incarnait un immense besoin de fermeté : cet immense besoin de réponse qui ne soit pas ambiguë, qui ne cherche pas d'excuse. Quand des dérives allaient frapper des civils, ou les plus innocents des innocents, Charles Pasqua répondait avec la plus grande fermeté : "cela est le contraire de ce que nous voulons et nous serons intraitables en face".