L'apport des nouvelles technologies pour comprendre la propagation des maladies infectieuses en milieu hospitalier

Institut Pasteur - 15/06/2015 15:15:00


En étudiant conjointement les interactions entre tous les individus présents dans un établissement hospitalier, l'expérimentation i-Bird (Individual-based Investigation of Resistance Dissemination), a permis de mieux cerner les facteurs de propagation et de transmission des bactéries responsables d'infections nosocomiales. Des résultats qui tendent à confirmer l'utilité des nouvelles technologies dans l'analyse des épidémies. La revue PLOS Computational Biology vient de publier les premiers résultats de ce projet de recherche dirigé par des équipes de l'Inserm, de l'Institut Pasteur, de l'ENS de Lyon et d'Inria avec l'AP-HP à l'hôpital maritime de Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais).

En Europe, les infections nosocomiales touchent 5 à 12% des patients hospitalisés. Elles entrainent une mortalité accrue, des séjours hospitaliers prolongés et des traitements onéreux (antibiotiques, interventions chirurgicales, etc.).

Au cours de l'année 2009, 590 patients et professionnels de l'hôpital maritime de Berck-sur-Mer ont pris part à l'expérience i-Bird, qui a duré 6 mois, et dont l'objectif était de déterminer les voies de propagation de certaines bactéries résistantes aux antibiotiques. Parmi celles-ci, le staphylocoque doré, un agent infectieux redoutable, était suivi avec une attention toute particulière. « Pour ce faire, les participants ont été équipés d'un capteur sensitif sans fil de la taille d'une montre enregistrant toutes les 30 secondes, de façon anonyme, toutes les personnes à proximité. Ceci a permis de cartographier toutes leurs interactions avec d'autres personnes au sein de l'hôpital de Berck-sur-mer », explique Didier Guillemot (Inserm, Institut Pasteur, UVSQ, AP-HP), à l'origine du projet avec Pierre-Yves Boëlle et Éric Fleury.

En parallèle, des prélèvements nasaux étaient effectués toutes les semaines afin d'obtenir des données microbiologiques sur les portages et la diffusion de certains « clones » (sous-groupes génétiques de bactéries) de Staphylocoque doré résistant à l'antibiotique méticilline.

(...)