« Il faudrait armer les Kurdes » pour « casser les reins de Daech »

Blog de Bernard-Henri Levy - 05/06/2015 19:09:45


« Il faudrait armer les Kurdes » si l'on veut freiner l'expansion de l'Etat islamique (groupe EI, ou Daech), a déclaré mardi Bernard-Henri Lévy à l'AFP, alors que se tient à Paris une réunion de la coalition internationale contre l'EI.

« Il n'y a pas d'autre moyen de casser les reins de Daech », affirme l'intellectuel.

« Les seuls capables aujourd'hui de stopper l'expansion de Daech sont les Kurdes irakiens et syriens », dit-il. « Ils sont en première ligne. Les Irakiens tiennent une ligne de front qui s'étend sur 1.000 km et ils la tiennent bien. L'Occident fait une erreur de calcul considérable, encore une, en ne soutenant pas suffisamment ces combattants kurdes », insiste-t-il.

BHL rappelle s'être rendu il y a six semaines à Mossoul, en Irak où il a rencontré des généraux kurdes qu'il « a ramenés à Paris pour qu'ils plaident leur cause à l'Elysée ». « Le président Hollande a laissé entendre qu'il les avait entendus », affirme-t-il.

Invité du « Divan » de Marc-Olivier Fogiel diffusé ce mardi soir sur France 3, BHL dit dans l'émission avoir fourni des armes aux Bosniaques pendant le conflit en ex-Yougoslavie. Il n'envisage toutefois pas d'en faire autant pour les Kurdes.

« Armer les Kurdes? Non, je ne fais pas la même chose, précise-t-il à l'AFP.

« Je l'ai fait pour les Bosniaques en étant convaincu, conscient des enjeux, dans la crainte et le tremblement, après des mois de mûre réflexion et (...) en suivant moi-même le processus (de livraison d'armes) jusqu'au terme, jusqu'à la dernière seconde », affirme-t-il.

« Je ne sais pas s'il y a prescription mais c'était en violation de la loi internationale, à l'époque il y avait un embargo sur les armes à destination de ceux que l'on appelait +les belligérants+ et cela voulait dire des Serbes bourrés d'armes et agresseurs face à des Bosniaques désarmés et agressés », affirme-t-il. « Pour moi, à l'époque il ne faisait pas de doute qu'il fallait aider les agressés dans la mesure où les nations ne les aidaient pas. J'ai pris cette responsabilité-là, très lourde, en conscience. Je ne le regrette pas aujourd'hui et ne l'ai jamais regretté », conclut-il.

BHL n'a pas donné de détails sur la quantité d'armes livrées.