Au Panthéon, la Nation est un roman

DLR - Debout la France - 04/06/2015 13:50:00


Saisissante contradiction : au moment où le Président de la République fait entrer au Panthéon quatre figures historiques de la Résistance, le même Président soutient bec et ongles la calamiteuse réforme des programmes scolaires voulue par sa Ministre de L'Education dont un des axes, concernant l'histoire, est de récuser l'idée d'un "roman national".

Or un roman n'est pas une fiction et on ne demandera jamais à l'Histoire de gommer les réalités.

Mais pourquoi faire entrer au Panthéon ces quatre magnifiques figures qui payèrent leur courage de leur vie ou de l'enfermement dans les camps hitlériens, plutôt que de glorifier celles et ceux qui choisirent le renoncement dans la défaite en se situant derrière le régime de Vichy ?

C'est qu'au-delà d'un "esprit de résistance" mis à toutes les sauces dans le discours présidentiel, elles représentent la continuité d'une idée, celle de la liberté fondée sur la République et sur l'indépendance de la France. C'est parce que cette idée court depuis les grands architectes du Royaume de France, en passant par les révolutionnaires de 1789, Napoléon, Clemenceau, Charles de Gaulle. Ce sens donné à l'histoire est bien à proprement parler un roman, où les destins individuels viennent s'insérer dans une histoire collective.

Tout au contraire la néo-histoire voulue par les cénacles du pouvoir a pour elle une autre cohérence : quand on veut "mondialiser", c'est bien du nivellement par le bas qu'il s'agit, et pourquoi donc faudrait-il alors que nos enfants bénéficient d'une formation de qualité ? Pour être chômeur, aller vendre des fringues ou des hamburgers en CDD pour un salaire qui se rapproche chaque année à petits pas du salaire moyen chinois, il n' y a besoin que d'une seule chose : avoir dans la tête qu'il s'agit du meilleur des mondes et qu'il n' y a pas d'alternative.

Pour y parvenir, rien ne doit être négligé pour faire admettre qu'il faut faire du passé table rase, qu'il n'y rien à y puiser sinon des horreurs, et que tous ceux qui y font référence sont au mieux des ringards, et plus probablement des autoritaires nostalgiques du fascisme. Des enfants sans racines seront des adultes facilement transplantables.

On comprend mieux dans ces conditions pourquoi l'histoire est la cible principale de ce véritable lavage de cerveau avec au centre la préoccupation de faire disparaître toute idée nationale.

La notion de "roman national" est devenue ainsi la bête noire de la néo-histoire, celle qui ne veut enseigner que le bien et le mal dans un axiome simple. La mondialisation et l'Union Européenne sont le bien, ceux qui s'y opposent sont donc le mal, des adorateurs conscients ou inconscients des nationalismes et des dictatures du passé.

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