Réforme du collège : « Avec cette réforme vous tournez le dos à l'excellence républicaine »

Blog de Jean-Marie Bockel - 25/05/2015 13:40:00


(21 mai 2015) Jean-Marie Bockel, sénateur du Haut-Rhin, ancien ministre, a interpellé ce jour la Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche au sujet de la réforme du collège.

Le sénateur a remis en cause la méthode employée par le gouvernement : « Par la publication hier au Journal officiel du décret d'application, sans consultation préalable du Parlement, sans concertation de la communauté éducative et au lendemain d'une journée de mobilisation des enseignants, le gouvernement se moque du processus démocratique dans notre pays ».

Il a rappelé que la loi sur la refondation de l'école de la République de 2013 n'était pas accompagnée de l'annonce d'un décret tel que celui publié « en toute hâte » par le gouvernement hier. Pour cette raison, la majorité des sénateurs a le « sentiment d'avoir été dupée ».

« Pourquoi refuser un débat devant le Parlement sur un sujet au coeur des préoccupations de nos concitoyens ?», s'interroge Jean-Marie Bockel.

Il a rappelé le rôle majeur qu'aurait pu jouer, si elles avaient été consultées, les commissions spécialisées, à l'instar de la Commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat, présidée par la Sénatrice UDI-UC Catherine MORIN-DESAILLY.

S'il s'est accordé sur la nécessité d'une réforme de l'école française, Jean-Marie Bockel a considéré que la réforme prévue par le gouvernement ne s'y prenait pas de la bonne manière : « avec cette réforme, vous tournez le dos à l'excellence républicaine ».

« Donner une chance aux élèves de viser l'excellence n'est pas de l'élitisme, ni une légitimation des inégalités, contrairement à ce que vous avez récemment déclaré, c'est au contraire donner aux jeunes les moyens de leurs ambitions », a précisé l'ancien ministre.

Jean-Marie Bockel considère que les changements prévus par la réforme risquent d'aggraver les problèmes qui existent dans les collèges, notamment : « le sacrifice des classes bi-langues et européennes », « l'atteinte portée à l'enseignement du latin et du grec », « l'affaiblissement de l'enseignement de l'histoire » et « l'incompréhensible introduction des enseignements pratiques interdisciplinaires ».

Il a ainsi interrogé Madame la Ministre sur les « garanties », qu'elle comptait introduire dans les textes d'application pour répondre au mécontentement général et aux inquiétudes.

Jean-Marie Bockel s'est déclaré déçu par la réponse de Madame Vallaud-Belkacem qui pour lui a soigneusement évité de détailler de telles garanties, ne répondant ainsi pas aux interrogations concernant notamment la suppression des classes bi-langues et l'absence de débat devant le Parlement.