Carnet de guerre d'Emile Chollet

Archives de France - 10/05/2015 10:35:00


Les carnets de guerre tenus par les soldats durant le conflit constituent une source précieuse pour la connaissance et la mémoire de la Première Guerre mondiale. La transcription du carnet de guerre d'Emile Chollet, mis en ligne sur Wikisource par les Archives départementales d'Indre-et-Loire apportera au travers d'un témoignage personnel, un éclairage sur les combats du front Salonique, peu étudiés.

Plusieurs services d'archives se sont associés sur Wikisource autour d'un projet d'édition de carnets de soldats de la première guerre mondiale (Grande Collecte sur Européana) : les Archives départementales d'Indre-et-Loire ont rejoint ce projet participatif : vous pouvez dès à présent découvrir le premier carnet publié celui d'Emile Chollet, affecté à l'armée d'Orient.

Qui était Emile Chollet ?

Quand la guerre éclate, le tourangeau Emile Chollet suit à Paris des cours d'architecture à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, dans l'Atelier de Victor Laloux. Il est d'ailleurs noté sur son livret militaire comme dessinateur-architecte et domicilié à Tours, 159 rue du Rempart. Il a une jeune soeur âgée de 10 ans, prénommée Marcelle. Bien qu'il soit de la classe 1915 (n°1703 du registre Matricule de recrutement de la subdivision de Tours), il est incorporé, à 19 ans, au 1er Régiment de Génie le 17 décembre-1914 comme sapeur. Il est d'abord envoyé sur le front occidental du 18 décembre 1914 au 1er janvier 1917. Il est blessé le 1er juillet 1916 par éclat d'obus devant Dompierre (Somme) et évacué à l'hôpital de Berck-Plage jusqu'au 20 juillet 1916. Il est de retour sur le front, le 3 août 1916. Il est nommé caporal le 25 décembre 1916. Il est ensuite affecté à l'armée d'Orient du 2 janvier 1917 au 16 septembre 1918.

Il embarque à Marseille le 2 janvier 1917, avec le 2ème Régiment de Génie qu'il vient d'intégrer et débarque à Salonique le 10 janvier. Il est nommé sergent le 22 février 1917 en chef de bataillon commandant le Génie de la 11ème D.I.C. Il est évacué pour maladie du 25 septembre au 2 novembre 1917. L'album photographie qu'il a réalisé mentionne les noms de lieux de Baresani, Porodine en Macédoine, et d'autres lieux : Thepapei, Guilès en Serbie. Rapatrié en France le 16 septembre 1918 il est affecté au 6ème Régiment du Génie à Angers. Il est nommé sergent-major le 15 mars 1919 et est démobilisé le 19 septembre 1919. Il est décoré de la croix de guerre (étoile d'argent) et de la médaille commémorative d'Orient. Après la guerre, il ne reprend pas son métier d'architecte mais en raison de son mariage avec Germaine Baronnet, fille d'un négociant en vin, il devient en 1920 à son tour négociant en vin dans le Bordelais à St André de Cubzac.