Des vers qui stimulent le système immunitaire

EPFL - Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne - 01/05/2015 16:50:00


Le système immunitaire peut se souvenir des envahisseurs qui l'infectent. Des chercheurs de l'EPFL montrent comment la mémoire immunitaire déclenchait la réparation des tissus corporels endommagés lors d'infections par des vers. Cette étude pourrait permettre d'améliorer les médicaments vermifuges, voire de créer des traitement favorisant la cicatrisation.

Les helminthes sont des vers parasitaires qui infectent actuellement 2 milliards d'individus dans le monde et menacent le bétail. Une fois dans le corps, ils se déplacent à travers la peau, les poumons, le foie et les intestins, causant d'énormes dégâts tissulaires. Pour contrer cette attaque, le système immunitaire de l'hôte déclenche une réponse inflammatoire qui emprisonne les larves en migration, mais peut également provoquer une fibrose dangereuse des tissus. Or, des scientifiques de l'EPFL ont désormais découvert que non seulement le corps, mais aussi les helminthes eux-mêmes ont la capacité de provoquer une rapide cicatrisation des plaies, susceptible de protéger les tissus vulnérables de l'hôte. Publiée par PLoS Pathogens, cette découverte pourrait aider à développer des stratégies plus efficaces de traitement des infections helminthiques et de leurs blessures.

Les helminthes causent des dégâts considérables lorsqu'ils s'insinuent dans les tissus. Une fois infecté, le corps soigne rapidement les tissus touchés afin de stopper les saignements internes. Même si elle est bien documentée, la relation entre ce type de vers et le système immunitaire restait jusqu'ici un mystère. Sachant que les infections helminthiques dépassent la tuberculose et la malaria en termes de nombre de malades, mieux les comprendre pourrait avoir un fort impact sur la santé, et conduire à des traitements novateurs ou améliorés.

Or, le laboratoire de Nicola Harris de l'EPFL a justement permis d'y voir plus clair en démontrant que la mémoire immunitaire - sous la forme d'anticorps - et les helminthes travaillaient ensemble à promouvoir une cicatrisation rapide, évitant des aggravation pouvant mener à la malnutrition et à des défauts cognitifs. Pour leur étude, les chercheurs ont utilisé des souris dont le système immunitaire a été rendu déficient par ingénierie génétique. Puis les ont infectées avec un helminthe répandu chez les rongeurs.

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