"Il faut réécrire et simplifier les codes, pour qu'ils soient lisibles"

MoDem - Mouvement Démocrate - 28/04/2015 15:15:00


Dans un entretien accordé aux Échos ce matin, le président du MoDem appelle à créer de manière durable un biotope favorable aux entreprises.

Les Échos | Pierre-Alain Furbury et Gabriel Nedelec

François Hollande vous a-t-il convaincu dimanche ?

Je ne vois pas ce qui aurait pu faire changer d'opinion un téléspectateur. C'était une émission d'image s'adressant à un public ciblé et qui, en tout cas, n'a rien apporté de nouveau. Ni en termes de vision ni en termes de décisions.

Élargir la prime d'activité à tous les jeunes qui travaillent va-t-elle dans le bon sens ou est-ce de l'assistanat ?

En tant que mesure particulière, dans le maquis des aides, ce n'est pas forcément négatif. Mais c'est la vision générale qui me paraît mal fondée. Que la politique publique en faveur de l'économie consiste à multiplier les subventions, les crédits, les allocations, les exonérations, les prises en charge et les interventions de toute nature, par dizaine de milliards, cela me paraît être une des causes de la stagnation et de l'échec français. C'est un maquis de plus en plus impénétrable et chaotique, inutile, illisible, coûteux, lent, et donc contre-productif. Pour moi, il est beaucoup plus intéressant d'avoir des fiscalités légères et des taxations supportables et de supprimer toutes les subventions et crédits qui viennent compliquer et rendre plus pesante la présence administrative face à l'entreprise. Clarifier, simplifier, raccourcir les circuits de décision et faciliter la décision des entrepreneurs devraient être le nouveau cadre qu'on se fixe comme objectif de bâtir. Moins l'Etat sera présent avec son carnet de chèques sans provision, prodiguant des crédits et des allocations pris sur fonds publics, c'est-à-dire sur le contribuable, et mieux on se portera.

L'embellie économique est-elle selon vous un feu de paille ou un vrai redémarrage ?

Je ne vois même pas le feu de paille ! On nous annonçait que la « conjonction astrale » composée de taux d'intérêt bas, d'une baisse des prix du pétrole et de l'euro allait constituer un formidable bol d'oxygène pour la croissance. Pour l'instant, je n'en aperçois pas les effets. Pour une raison évidente : s'il y a une embellie météorologique, elle profite aux économies de la zone qui sont réactives et bien armées, pas à celles qui sont empêtrées et paralysées. Si vous mettez en balance les 220 milliards d'excédents commerciaux en Allemagne l'an dernier avec les 53 milliards de déficits en France, vous prenez la mesure de ce déséquilibre et vous savez d'avance à qui l'embellie profitera.

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