Ukraine : situation désastreuse des droits de l'homme

ONU - ORGANISATION DES NATIONS UNIES - 27/04/2015 12:00:00


17 avril 2015 - Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a fait part vendredi de son inquiétude face au fait que la situation déjà désastreuse dans certaines parties de l'est de l'Ukraine risque très certainement de se détériorer en raison de violations du cessez-le-feu et des Accords de Minsk.

« Les civils continuent de souffrir gravement suite à la prolongation du conflit », a déclaré Ravina Shamdasani, une porte-parole du HCDH, lors d'une conférence de presse à Genève. « Rien qu'en 2015, environ 400 civils ont été tués à la suite de bombardements aveugles de zones résidentielles et à cause des mines et munitions non explosées - à la fois dans les territoires contrôlés par le gouvernement et dans les territoires contrôlés par des groupes armés », a-t-elle ajouté.

Selon les rapports, les combats se sont intensifiés, en particulier dans les environs de l'aéroport de Donetsk et à proximité du village de Shyrokyne, dans la région de Donetsk, où des armes lourdes, y compris des tirs mortiers, d'artillerie et de chars, seraient largement utilisées, en violation des Accords de Minsk.

« En une seule journée, le 13 avril, les forces armées ukrainiennes ont signalé six militaires tués et 12 blessés », a déclaré la porte-parole. « Alors que la République l'auto-proclamée du peuple de Donetsk et la République auto-proclamé du people de Luhansk signalaient que quatre de leurs combattants avaient été tués et 17 blessés. Nous craignons une escalade des hostilités ».

Le HCDH et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estiment que, depuis le mois d'avril 2014, au moins 6.116 personnes, dont des militaires et des civils, ont été tués et 15.474 blessés.

Mme Shamdasani a également mentionné les assassinats « très inquiétants » de l'ancien parlementaire Oleh Kalachnikov et de deux journalistes, Oles Buzyna et Serhiy Sukhobok, ajoutant que des enquêtes « rapides, indépendantes et crédibles » devaient faire la lumière sur ces crimes.

« La protection des civils doit être considérée comme la priorité absolue », a-elle ajouté. « Ceux qui commettent ces violations des droits humains et du droit international humanitaire, dans n'importe quelle partie du pays, peu importe dans quel camp, doivent être tenus pour responsables ».

L'impact du conflit sur les civils se fait sentir bien au-delà des morts et destructions directes, a ajouté la porte-parole.
« La prolifération des armes, le manque d'opportunités d'emploi, l'accès limité aux soins de réhabilitation médicale et psychologique, en particulier pour les plus de 20.000 soldats démobilisés, et l'angoisse profonde que le cessez-le feu ne tienne pas ont un impact sérieux sur la population », a dit Mme Shamdasani.
À la fin février 2014, la situation en Ukraine, initialement considérée comme une crise politique interne, a dégénéré en affrontements violents dans certaines régions du pays, avant de s'étendre dans tout l'est du territoire ukrainien. Malgré un cessez-le-feu signé en septembre 2014 à Minsk, la situation en Ukraine n'a cessé de se détériorer, avec des conséquences lourdes sur l'unité, l'intégrité territoriale et la stabilité du pays. Le 12 février 2015, les parties signataires du Protocole de Minsk du 5 septembre 2014 ont signé le « Paquet de mesures pour la mise en œuvre des Accords de Minsk ».

 

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