Première étude sur la mortalité des agents pénitentiaires

InVS - Institut de Veille Sanitaire - 18/04/2015 13:50:00


L'Institut de veille sanitaire (InVS), en partenariat avec l'administration pénitentiaire, publie la première analyse des causes de décès des agents et ex-agents pénitentiaires sur la période 1990-2008. Cette étude s'inscrit dans une réflexion globale de l'administration pénitentiaire sur la santé au travail de ses agents.

Lancée à l'initiative de l'administration pénitentiaire, cette étude analyse les causes de décès, y compris après le départ à la retraite, de l'ensemble des personnes y ayant travaillé au moins un an entre 1990 et 2008. Cela représente près de 43 665 personnes, soit 32 728 hommes et 11 137 femmes, réparties dans cinq filières professionnelles (surveillance, insertion et probation, administration, service technique et encadrement). Le métier de surveillant est le plus représenté, tant chez les hommes (89 %) que chez les femmes (46 %).

Parmi les 1 754 décès recensés entre 1990 et 2008, les tumeurs malignes représentent la première cause de mortalité (1 décès sur 3), devant les morts violentes - accidents, suicide, etc. - (1 sur 5) et les maladies cardiovasculaires (1 sur 6). Ces résultats ne révèlent pas de surmortalité toutes causes chez les agents pénitentiaires par rapport à la population française1.

Cependant, un excès de suicide est observé chez les hommes2 (+21 % par rapport à la population française) en particulier chez les surveillants et les adjoints techniques. L'étude ne révèle toutefois pas de lien avec le type d'établissement ou le taux d'occupation carcérale. L'excès observé n'a probablement pas une origine unique et les données disponibles ne permettent pas d'explorer la part des facteurs personnels et professionnels.