Grèce : une orientation claire est nécessaire !

NPA - Nouveau Parti Anticapitaliste - 09/03/2015 17:55:00


04 mars 2015 - Les 28 février et 1er mars se réunissait le comité central de Syriza, afin de se prononcer sur les dernières décisions, en particulier sur le «compromis» imposé par l'Eurogroupe.

Un amendement critique a été rejeté à 57,5%, ce qui prouve la forte grogne dans ce parti tissé de différents courants autour du Synaspismos. Néanmoins, le texte de la majorité Tsipras l'a clairement emporté, ce qui reflète le poids de cette ligne dans Syriza, mais aussi la difficulté à trouver une ligne d'équilibre entre soutien à des annonces positives et bataille contre la logique de la troïka.

Quelques mesures positives, des positions inquiétantes...

Ces derniers jours, le gouvernement a mis en avant des mesures dont on ne pourrait que se réjouir, même si elles sont en elles-mêmes insuffisantes car «tenant compte du contexte» (une formule devenue rituelle): nourriture et courant électrique gratuits pour 300 000 familles; annonce du prochain dépôt du projet de loi sur la réintégration des licenciéEs du secteur public, y compris les nettoyeuses du ministère de l'Économie; libération à ce jour de 350 immigréEs retenus dans les six camps de rétention du pays; blocage pour réexamen de l'étude de nouvelles installations de la société de mines d'or Eldorado, qui détruit la région de Skouriès dans le nord (en réaction, les mineurs protestent et les comités de lutte restent prudents); etc.

Et aussi la bataille annoncée contre les grands groupes de médias et contre les gros fraudeurs fiscaux: 3500 dossiers sont dans le viseur, soit 7 milliards d'euros, mais une impuissance avouée à soumettre à l'impôt les 120 milliards d'euros investis hors de Grèce...

Mais toutes ces mesures ne remettent pas en cause le cadre imposé par la troïka, quel que soit le nom que Syriza veut lui donner, et Tsipras lors du dernier conseil des ministres vendredi 27 février en a rajouté dans les contre-vérités: «Que ceux qui parlent d'un 3e mémorandum l'oublient: les mémorandums ont pris fin le 25 janvier! (...)

Nous avons prouvé en actes que l'austérité n'est pas la seule voie». Et d'insister sur une machination montée par l'Allemagne et soutenue par l'Espagne et le Portugal, ainsi que par l'ex-Premier ministre Samaras, afin d'asphyxier la Grèce. Ce projet machiavélique aurait inquiété «de grand pays comme la France, les USA et la Chine, les amenant à prendre des positions plus positives et responsables»...

(...)