Grèce : ne pas prendre l'aide en flan de l'UE pour du caviar sauvage !

NPA - Nouveau Parti Anticapitaliste - 04/03/2015 12:47:39


Les derniers jours ont quelque chose de dramatique pour le peuple grec : confronté à la ferme volonté de l'UE et du FMI de faire plier les Grecs qui ont eu l'excellente idée de dire non à la catastrophe imposée par la troïka, le gouvernement grec vient de subir un sérieux revers.

Or, au lieu de le présenter comme tel, le gouvernement Syriza claironne qu'on a gagné une bataille mais pas encore la guerre ! Déclarations reprises sous d'autres tonalités dans une partie de la presse de la gauche radicale, pendant que bien entendu, la droite et le PASOK enfoncent le clou, comme le fait de son côté le Monde : un sous titre comme celui du numéro des 22 et 23 février est un véritable commentaire colonialiste : " Après trois semaines de psychodrame, les Européens ont réussi à faire entendre raison à la Grèce " !

On peut à partir de là imaginer les réactions d'un Venizelos , dirigeant du PASOK : le vice premier ministre du gouvernement de la droite ose dire que grâce à leur politique, Samaras et lui avaient quasiment sorti la Grèce des memorandums et que les agitations de Syriza l'ont replongée dans un cycle de soumission à la troïka !

Un recul évident

C'est évident : les instances européennes, toutes d'accord sur le fond comme on l'a souligné ici à maintes reprises, ont obtenu sinon une capitulation, en tout cas un très sérieux recul du gouvernement Syriza-Anel. Et le nier risque d'être fort dangereux, car la déeception risque de profiter sinon à un KKE sectaire, à coup sûr à Chryssi Avgi qui attend son heure. Car que peut prétendre avoir obtenu Syriza ? La troïka continue à exister, et c'est une mauvaise plaisanterie que se réjouir qu'elle soit désormais appelée " les institutions ", d'autant que l'ex-troïka viendra contrôler comme avant la réalisation des " réformes " ... Le memorandum continue, et c'est bien la somme restante qui sera versée, on n'est pas dans le refus que celle-ci soit versée et que soient obtenus différents montants correspondant à des progrès minimum.

Ainsi, Syriza voulait faire baisser l'excédent budgétaire recherché de 4,5 ou 3 à 1,5 du PIB : ce sera 3 %, et on peut se demander quelles seront alors les marges de manoeuvre. Quant à l'annulation ou même à une réduction de la dette, il n'en est plus question, abandon dramatique...

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