Amnesty International : Rapport annuel 2014/15

Amnesty International - 06/03/2015 11:30:00


Ainsi que nous l'avons montré dans le rapport annuel, l'année 2014 a été terrible pour ceux et celles qui cherchent à défendre les droits humains, et aussi pour les hommes, les femmes, les enfants qui vivent dans des régions en proie à la guerre.

Les gouvernements profèrent de belles paroles sur la nécessité de protéger les civils. Cependant, dans le monde entier, les dirigeants politiques se sont montrés incapables de protéger les personnes qui en ont le plus besoin. Amnesty International est convaincue que cette situation peut et devra changer.

Le droit international humanitaire, qui s'applique aux situations de conflit armé, est parfaitement clair. Les attaques ne doivent jamais viser les civils. Le principe de la distinction entre civils et combattants est une garantie fondamentale pour celles et ceux qui sont pris dans la tourmente des guerres.

Et pourtant, à maintes reprises, les civils ont été durement touchés par les conflits. En cette année du 20e anniversaire du génocide rwandais, les responsables politiques ont souvent foulé aux pieds les règles de protection des civils, ou se sont gardés d'intervenir lorsque d'autres qu'eux commettaient des violations meurtrières de ces règles.

Manquements de la part de la communauté internationale

Pendant les premières années de la crise syrienne, le Conseil de sécurité des Nations unies a manqué de nombreuses occasions d'agir, alors que des mesures prises à ce stade auraient pu sauver quantité de vies humaines. Ces manquements se sont poursuivis en 2014. Au cours des quatre dernières années, plus de 200 000 personnes, essentiellement des civils, sont mortes du fait de cette crise. Elles ont presque toutes perdu la vie lors d'attaques des forces gouvernementales. Environ quatre millions de Syriens ont fui leur pays pour se réfugier à l'étranger. Il y a à l'intérieur de la Syrie plus de 7,6 millions de personnes déplacées.


La crise syrienne est étroitement liée à celle qui sévit en Irak, pays limitrophe. Le groupe armé qui se donne le nom d'État islamique (EI, antérieurement EIIL), responsable de crimes de guerre commis en Syrie, a perpétré des enlèvements et des homicides s'apparentant à des exécutions, et mené des actions de nettoyage ethnique de grande ampleur dans le nord de l'Irak. Parallèlement, les milices chiites irakiennes ont enlevé et tué un grand nombre de civils sunnites avec le soutien tacite du gouvernement irakien.

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