Après des journées de négociation sur le programme nucléaire iranien à Vienne, les pays du groupe E3+3 et l'Iran se sont mis d'accord, lundi après-midi, pour prolonger les pourparlers sur le nucléaire iranien. Le ministre fédéral des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, qui a rencontré à Vienne ses homologues français, britannique, américain, russe, chinois et iranien, avait déclaré avant de partir que des progrès avaient été réalisés dans les négociations et qu'il espérait donc « qu'il y avait encore une chance réelle de s'entendre sur cette question ».
Après de nombreux cycles de négociation dans différents formats, le chef de la diplomatie allemande a déclaré lundi après-midi (24 novembre) que « en dépit du cadre favorable et du climat très constructif dans lesquels se déroulent les négociations, il n'a malheureusement pas été possible d'avancer autant que nous l'aurions souhaité ». Les partenaires de négociation ont certes progressé et mis de nouvelles idées sur la table, mais celles-ci doivent tout d'abord être examinées par les experts, a-t-il poursuivi.
La décision qui vient d'être prise de prolonger les négociations engage selon lui toutes les parties prenantes à « saisir réellement la chance qui s'offre de mettre un terme à ce conflit ». M. Steinmeier a ajouté à ce propos :
Nous devons mettre à profit l'élan que nous a donné concrètement cette réunion de Vienne. Nous ne devons pas nous interrompre mais au contraire, au cours des jours et des semaines à venir, poursuivre les négociations avec autant de détermination et d'intensité.
Il est bien évident que ces négociations ne peuvent pas se poursuivre éternellement, a constaté le ministre. Les partenaires de négociation peuvent tout au plus « se donner quelques mois pour aboutir à ce qui est en fait notre projet commun, à savoir un accord-cadre ».
Selon M. Steinmeier, les prochains mois en fourniront parfaitement l'occasion :
Aucun d'entre nous n'est sorti aujourd'hui déprimé de ces négociations. Je crois pouvoir dire que tous les participants ont fait le constat qu'il y a une chance réelle de parvenir à un accord, et que nous allons nous mettre en quête de cette opportunité.
Des discussions bilatérales intensives
M. Steinmeier était parti samedi midi pour Vienne où il devait rencontrer, dans différents formats, les pays du groupe E3+3 - qui comprend, outre l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, les États-Unis, la Russie et la Chine - ainsi que l'Iran et la négociatrice de l'UE, Catherine Ashton. Durant les jours qui ont suivi, le chef de la diplomatie allemande a eu des entretiens bilatéraux au Palais Coburg avec chacun de ses partenaires de négociation et il a pris part avec ceux-ci à de nombreuses réunions multilatérales.
La rencontre de lundi après-midi de tous les partenaires de négociation autour d'une même table a marqué le point culminant des négociations. Après environ une heure de pourparlers, tous les participants ont rendu publique la prolongation des négociations sur le nucléaire iranien.
Des efforts en vue d'un accord diplomatique
L'Iran n'a pas satisfait à ce jour aux exigences du Conseil de sécurité des Nations Unies et de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) concernant la suspension de son programme nucléaire et une pleine coopération avec l'AIEA afin de régler les questions relatives à une possible dimension militaire du programme.
De concert avec les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni, avec lesquels l'Allemagne forme le groupe E3+3, Berlin s'efforce de parvenir à une issue diplomatique du conflit nucléaire avec l'Iran.
Lors de leur dernière réunion, le 13 juillet 2014, les ministres des Affaires étrangères du groupe E3+3 avaient dressé à Vienne un bilan des négociations en cours. Adopté il y a un an, le Plan d'action de Genève prévoyait au départ un accord dans le dossier nucléaire iranien d'ici au 24 novembre 2014.
Situation au 24 novembre 2014