Rapport de l'Anses : Bilan 2013 du réseau d'épidémiosurveillance de l'antibiorésistance des bactéries pathogènes animales

Anses - Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail - 24/11/2014 12:17:07


Bilan 2013 Résapath Réseau d'épidémiosurveillance de l'antibiorésistance des bactéries pathogènes animales

INTRODUCTION - En 2013, le Résapath poursuit encore sa progression, ininterrompue depuis 2005 !
En 32 ans de surveillance des bactéries pathogènes en France, ce réseau s'est pleinement imposé dans le paysage de l'antibiorésistance animale. Sa capacité à étendre son périmètre aux principales espèces a consolidé sa légitimité, depuis les bovins en 1982, le porc et la volaille en 2001, ou les chiens, chats et chevaux en 2007. La qualité des données produites est le résultat d'une vigilance constante des acteurs à maîtriser les méthodes d'analyse et en interpréter les résultats au regard des connaissances scientifiques les plus actuelles.

Ces efforts sont donc ceux de tous et en premier lieu des laboratoires adhérents. Le rapport Résapath est chaque année le fruit de ce travail. Qu'ils soient tous très vivement remerciés de leur rigueur méthodologique et scientifique et de la dynamique collective de cohésion qui les caractérise.

Cet enjeu d'avenir si important qu'est l'évolution de l'antibiorésistance des bactéries animales et humaines nécessite évidemment une approche intégrée de toutes les médecines, et le Résapath contribue à cette vision. Membre de l'Observatoire national de l'épidémiologie de la résistance bactérienne aux antibiotiques (ONERBA), qui fédère plusieurs réseaux de surveillance de l'antibiorésistance humaine en France, le Résapath est un point de jonction évident entre les données vétérinaires et médicales. Egalement, les travaux moléculaires menés en collaboration avec les Centres Nationaux de Référence permettent de faire les indispensables constats de l'identité (ou non) des bactéries, des clones ou des mécanismes de résistance qui circulent chez l'Homme et chez l'animal. Ces constats sont essentiels à la compréhension fine de ce qui est commun et de ce qui ne l'est pas et sont donc une aide précieuse pour une décision publique ciblée et efficace.
Chacun le sait, l'action politique pour une réduction des niveaux de résistance chez l'animal est très fortement engagée en France. Le Plan national de réduction des risques d'antibiorésistance chez l'animal EcoAntibio) porte largement ces enjeux. Egalement, une auto-saisine Anses sur les risques d'émergence de l'antibiorésistance animale vient de rendre ses conclusions (juin 2014) et s'inscrit dans cette dynamique.

Dans ce paysage, le Résapath se doit de fournir le meilleur état des lieux de l'antibiorésistance des bactéries pathogènes chez l'animal, pour contribuer le plus efficacement possible à la définition des choix stratégiques en matière d'utilisation des antibiotiques en médecine vétérinaire. Le Résapath est, rappelons-le, pilote de la mesure n°11 du plan EcoAntibio. Ce réseau permet aussi la comparaison des données moléculaires animales et humaines, notamment sur les grands enjeux partagés (bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE) chez les entérobactéries, résistance à la méticilline chez les staphylocoques (SARM), ...).

Enfin, en Europe, les insuffisances en matière de surveillance de l'antibiorésistance des pathogènes animaux sont de plus en plus pointées du doigt. Soyons fiers que le succès du Résapath contribue à ces réflexions au delà des frontières nationales.

Des diminutions de la résistance aux antibiotiques critiques sont encore à souligner cette année. A titre d'exemple, chez les poules et poulets, la résistance des E. coli aux céphalosporines de 3ème et 4ème générations est passée de 22,5 % en 2010 à 9,8 % en 2013. La tendance n'est certes pas systématiquement la même dans toutes les filières, ni pour tous les antibiotiques. Mais des résultats positifs majeurs ont néanmoins été obtenus. Que la détermination à encore réduire ces taux reste intacte, les données humaines montrent à quel point il est si difficile de s'inscrire dans la durée.

Le rapport Résapath offre à nouveau une large part aux données brutes, chacun peut ainsi disposer d'une vision de détail sur les principales variables d'intérêt (antibiotiques, pathologies, espèces bactériennes, ...). Une partie spécifique présente plusieurs focus, sur des points d'émergences ou de tendances.

Enfin, une troisième partie intègre les résultats d'indicateurs de performances, qui permettent de s'assurer que le Résapath fonctionne conformément aux attentes de tous.