Le Conseil général du Val de Marne vient d'avoir connaissance par un article paru dans le Figaro d'une information inquiétante, l'hypothèse de l'examen par l'Etat de la cession de la totalité de ses actions dans le capital de la SEMMARIS. Cette information doit être mise en perspective avec celle selon laquelle Altaréa aurait demandé à l'Etat de lui céder toutes ses actions. Si l'ensemble de ces éléments étaient vérifiés cela pourrait signifier, en rendant ainsi minoritaire le capital public, la privatisation totale de la SEMMARIS, société gestionnaire du Marché d'Intérêt National de Rungis.
Si cette situation était avérée, il va de soi que le Conseil général, les entreprises du MIN de Rungis ses 12 000 salariés et les élus de la Métropole s'opposeraient à une telle décision.
Faut-il rappeler que le service public et l'intérêt général ne peuvent être garantis par un actionnaire dont le coeur de l'activité est la gestion immobilière ? Or Altaréa en convoitant les actions de l'Etat veut disposer à bas prix de terrains facilement aménageables et bien desservis grâce à l'investissement public : proximité de l'aéroport, au coeur d'un noeud autoroutier et de transports collectifs avec le tram, le TVM et demain le métro.
Il serait inconcevable que l'arrivée du métro sur le territoire se traduise par le dépeçage du Marché de Rungis alors qu'il est un outil au service de l'emploi et de la valorisation des activités du territoire.
Le marché de Rungis, premier marché de produits frais au monde, qui exerce une mission de service public de première importance à l'échelle régionale et nationale développe son activité dans un périmètre dont la gestion relève de règles d'intérêt général et dans le cadre d'une concession de l'Etat.
Le MIN de Rungis joue un rôle stratégique dans l'approvisionnement de la Capitale, dans l'exportation de la production agricole française, et constitue par ailleurs l'un des garants majeurs de la sécurité alimentaire pour les franciliens. Dans ces conditions nous estimons que les deux seuls objectifs qui doivent être poursuivis sont :
- D'une part de garantir les conditions de modernisation et d'investissements lourds en prorogeant la concession de service public donnée par l'Etat à la SEMMARIS
- D'autre part de mettre en ordre et en concordance l'ensemble des réglementations existantes
C'est pourquoi le MIN de Rungis doit continuer à se développer dans un environnement protégé dans lequel la SEMMARIS doit demeurer une société à capitaux publics avec forte participation de l'Etat et mettant en oeuvre une mission de services public favorisant le développement local et l'emploi
Le MIN de Rungis n'est pas à vendre, il appartient à son territoire, aux consommateurs, aux agriculteurs, aux acteurs publics et aux entreprises qui en font la prospérité.
Christian Favier
Le Président du Conseil général
Christian Hervy
Conseiller général déléguée
Administrateur représentant le Département
au Conseil d'administration de la Semmaris