Jeudi 31 juillet, le maire Gilles Catoire, l'Adjoint au Devoir de mémoire Manuel Allamellou et la nouvelle équipe élue de Clichy ont célébré la mémoire de Jean Jaurès à l'occasion du centenaire de son assassinat le 31 juillet 1914 à Paris. L'occasion de célébrer un authentique républicain, aux multiples richesses, dont les combats résonnent encore aujourd'hui.
Accueillis par des figurants en costume d'époque, les participants se sont pressés devant l'exposition créée par la Fondation Jean Jaurès. Le parcours du député de Carmaux et fondateur du journal L'Humanité était retracé grâce à des archives présentées par grands thèmes.
Devant les panneaux, l'ambiance est studieuse pour lire des extraits de discours et réfléchir aux questions importantes soulevées par Jaurès lors de sa carrière de philosophe, d'historien, de journaliste-éditorialiste et d'homme politique.
« Je suis Polonais et Jaurès a du sens aussi chez nous » déclare un habitant récemment arrivé à Clichy.
« A l'école, j'ai appris beaucoup de choses sur lui. Et ce soir j'en apprends encore » précise une visiteuse.
« Je ne connais pas bien. J'ai voulu en savoir plus car j'allais dans une école qui portait son nom » s'excuse presque une jeune fille.
Manuel Allamellou a rendu hommage au Jaurès architecte de la laïcité. En 1905, la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat n'était « ni une fracture, ni un fossé que l'on creusait. Au contraire, c'était un nouvel ordre qui voyait le jour, intégrant librement à la République tous ceux et celles qui souhaitent prendre part à son destin ».
Gilles Catoire, maire de Clichy, a humanisé Jean Jaurès, s'appuyant notamment sur « Les Thibault » de Roger Martin du Gard pour raconter les derniers jours de Jaurès à Bruxelles et Paris. Depuis le boulevard baptisé Jean Jaurès le 22 mai 1925 par Charles Auffray, le Maire évoque un Jaurès plus méconnu, l'historien et le philosophe.
Gilles Catoire rappelle le parcours républicain puis socialiste de Jean jaurès, dont les combats incessants pour défendre la République, et un engagement dreyfusard, en font une cible de choix pour l'extrême droite qui appelle sa mort.
Plus méconnu est l'engagement international de Jaurès. Par exemple contre la colonisation du Maroc, dont il loue la « civilisation capable de révolution et de progrès ». Il défend la « liberté des peuples », ouvriers et paysans, en valeur plus importante que le nationalisme. C'est ainsi que Gilles Catoire aborde l'aspect le plus connu de Jean Jaurès : le pacifiste. Mais pas un pacifisme béat. « Un réalisme de paix plutôt qu'une utopie de paix ».
Gilles Catoire conclut par Clichy, fidèle à son identité ouvrière et socialiste. « Une ville qui se reconnait dans Jaurès, hier comme aujourd'hui ».
Les Clichois nombreux se sont pressés à la projection du film de l'INA « Jean Jaurès » dans la salle du Conseil, puis au débat animé par Emmanuel Jousse, chercheur et spécialiste de l'Histoire de France du début du XIXème siècle. Là encore, les questions nombreuses ont permis de découvrir d'autres aspects de Jean Jaurès. Emmanuel Jousse concluant par un « lisez Jaurès, c'est la meilleure façon de le connaître ».
La soirée s'est terminée par l'Internationale et la Marseillaise chantée par les élus présents et les Clichois.