Valls-Vaillant : même combat !

Blog de Jean-François Copé - 04/02/2014 14:00:00


La France a compté de grands Ministres de l'Intérieur, y compris à gauche. Pour ne citer que quelques-uns d'entre eux, la France s'honore d'avoir eu Gambetta, Waldeck-Rousseau, Clémenceau... Manuel Valls rêve à haute voix d'inscrire son nom dans cette lignée. Peine perdue ! Ses résultats et sa méthode le rapprochent plus de Daniel Vaillant, Ministre de l'Intérieur de Lionel Jospin. N'est pas Clémenceau qui veut.

Proche par la méthode car Daniel Vaillant incarnait il y a 12 ans le déni comme Manuel Valls incarne aujourd'hui l'irresponsabilité. Daniel Vaillant déclarait « qu'il peut y avoir un sentiment d'insécurité qui dépasse l'insécurité réelle ». Manuel Valls affirmait la semaine dernière que « les résultats sont bien là » sur le front de l'insécurité, alors que les cambriolages et les atteintes aux personnes progressent fortement. Il explique aujourd'hui qu'il paye sur l'immigration « le bilan très mauvais » de ses prédécesseurs. Faut-il lui rappeler que cela fait 20 mois qu'il est en poste ? Il doit aujourd'hui assumer pleinement son échec plutôt que de chercher des excuses.

Mais, en cela Manuel Valls est cohérent avec une communication gouvernementale lunaire : le chômage augmente, c'est la faute de Nicolas Sarkozy. L'insécurité explose, c'est la faute de l'héritage. Les déficits dérapent, c'est la faute de l'UMP. Des enfants boycottent l'école, c'est la faute de la droite. Les nominations de complaisance se multiplient, c'est la faute « à pas de chance »... A l'entendre, la gauche n'a rien fait, rien promis, n'est responsable de rien, n'a de comptes à rendre à personne. A l'écouter, on croirait qu'elle est dans l'opposition et non dans la majorité.

Manuel Valls s'approche aussi malheureusement par les résultats de Daniel Vaillant. Sous Lionel Jospin, entre 1997 et 2002, la délinquance avait explosé de 17,7% et les violences aux personnes de 70%. Pour Manuel Valls, aucune circonvolution sémantique, aucune contorsion statistique ne peut masquer la vérité : le bilan est exécrable pour la sécurité (1021 cambriolages par jour en 2013) comme pour l'immigration. Les expulsions de clandestins baissent de 25%. Les régularisations augmentent de 27% et les naturalisations progressent de 14%. Les vannes de l'immigration sont grandes ouvertes : aujourd'hui les clandestins ont toutes les chances d'échapper aux expulsions, puis d'être régularisés et enfin naturalisés. Tout cela n'est pas le fruit du hasard, mais bien la conséquence directe des choix de Manuel Valls qui a notamment assoupli les critères de régularisation, bradé la naturalisation et déserté le champ de la lutte contre l'immigration irrégulière. Manuel Valls est bien le pire Ministre de l'Intérieur depuis Daniel Vaillant.

Cette démission du gouvernement face à l'immigration irrégulière encourage le communautarisme. François Hollande et Manuel Valls portent la lourde responsabilité d'affaiblir l'autorité de la République et doivent s'en expliquer devant les Français. Ils doivent surtout sans tarder mettre un terme à cette politique laxiste qui fragilise notre pays et exaspère nos concitoyens.

A l'UMP, nous assumons sans trembler une ligne d'autorité et de fermeté en matière d'immigration. Une ligne adoptée à 91% lors de notre Conseil national du 25 janvier. Il faut mettre fin aux régularisations hors circonstances exceptionnelles. Il ne faut pas donner la nationalité sans manifestation de la volonté. Il faut limiter l'immigration familiale et réduire l'attractivité sociale de notre pays. Il faut refondre notre politique de l'asile et réformer Schengen pour mieux contrôler les flux aux frontières de l'Europe.

Pour ma part, je refuse de laisser le communautarisme saper la République ! Et j'appelle tous les Français, qui ne supportent plus ni les échecs répétés du gouvernement dans tous les domaines, ni sa communication trompeuse, à sanctionner sévèrement la gauche lors des élections municipales en votant dès le premier tour pour les candidats de l'UMP.