Déborah Pawlik tête de liste dans le 10e, faisait campagne jeudi dans son arrondissement aux côtés de Frédéric Péchenard (colistier dans le 17e), Philippe Goujon (maire du 15e) et NKM. Ils ont échangé lors d'une table ronde avec des commerçants et associations de riverains sur la recrudescence de l'insécurité dans un quartier où incivilités, trafic de drogues, vols à l'arraché et agressions font désormais partie du quotidien. Ils ont réaffirmé leur volonté de lutter contre la banalisation de toutes les violences et décliné les mesures qui permettront à tous de vivre en toute tranquillité dans leur quartier.
7 questions à Déborah Pawlik...
Déborah Pawlik, vous faites aujourd'hui campagne sur le thème de la sécurité dans le 10e aux côtés de NKM, mais aussi de Frédéric Péchenard et Philippe Goujon. Bien que tête de liste de cet arrondissement, vous êtes finalement assez méconnue du grand public. Pourriez-vous nous faire part de ce qui a motivé votre engagement politique ?
Déborah Pawlik : J'habite dans le 10e arrondissement depuis 6 ans... Paris, et le 10e en particulier, c'est ma ville, ma vie. M'engager politiquement en faveur de ses habitants a toujours été pour moi une priorité. Et les chantiers ne manquent pas (économie, sécurité, social, logement, etc.). A nous de les entreprendre désormais pour que cesse ce désamour croissant des parisiens pour leur agglomération, pour que la capitale retrouve son rayonnement à l'international, et soit de nouveau une ville symbole. C'est également le tempérament de NKM qui m'a convaincu dès notre première rencontre. Elle a une vraie vision du Paris de demain. Sans oublier son inimitable pratique de la politique : au plus proche de nos concitoyens. Je l'ai vue agir sur le terrain, et ai pu mesurer l'enthousiasme qu'elle suscite.
Une vision que vous partagez et pratiquez ?
D . P : Avec Nathalie, c'est avant tout l'histoire d'une rencontre. Elle a lancé sa candidature dans le 10e arrondissement, et on a très rapidement « accroché ». Je me retrouve d'ailleurs entièrement dans les valeurs qu'elle incarne, dans son projet pour Paris. Elle a finalement décidé de m'accorder toute sa confiance en me nommant porte parole lors des primaires UMP pour la mairie de Paris, aux côtés de Vincent Roger. Une nomination qui en dit en dit long sur sa volonté de faire émerger de nouvelles personnalités politiques : en privilégiant certains visages inconnus des médias, mais qui connaissent très bien leur arrondissement et les problématiques soulevées par les riverains.
Justement, il était aujourd'hui question de l'insécurité. Comment la situation a-t-elle évolué dans le 10e ?
D . P : Dans le mauvais sens malheureusement. Rien que pour le quartier des deux gares, les violences ont connu une recrudescence sans pareille. C'est un véritable gâchis, et ce alors que nous disposons de réelles richesses qui ne demandent qu'à retrouver leur aura passée. Je pense évidemment aux 500 000 voyageurs drainés chaque jour par les deux gares, qui constituent un potentiel économique fort. Mais aussi au canal Saint Martin, haut lieu « bobo », terme que j'assume pleinement dans ma campagne. Sans oublier les quartiers plus populaires. Nous sommes fiers de cet éclectisme. Mais tous, habitants, riverains formulent avec le même dépit ce constat d'explosion des incivilités et de la délinquance. Il y a de fait une montée du sentiment d'insécurité. Et c'est probablement le plus difficile à combattre. Quoi de pire que de ne plus oser sortir le soir, ne serait-ce que pour prendre le métro, faire ses courses ou tout simplement rentrer chez soi ?
Comment expliquez-vous cette intensification des violences ?
D . P : Elle est due à l'abandon pur et simple de certains quartiers par l'actuelle majorité. A un laxisme en termes de prévention et de répression. A un alanguissement qui conduit au dépérissement du 10e arrondissement. Il faut revitaliser le secteur, renforcer la présence policière, mais aussi conduire une politique de revalorisation économique forte. Il faut tirer vers le haut nos quartiers, et ne plus laisser se développer des zones de non droit.
Dans ces conditions, le projet d'implantation d'une salle de shoot dans le quartier était-il une bonne idée ?
D . P : Le sentiment d'insécurité s'est d'autant plus accru depuis le lancement de ce projet par ma municipalité socialiste. Les habitants et les associations avec lesquels je travaille sur le sujet se disent choqués par la méthode employée. Aucune concertation n'a eu lieu, aucune réflexion de fond n'a été conduite. Il n'a été question que d'ego. Le maire du 10e arrondissement veut inscrire son nom dans l'histoire, rien de plus. Mais nos riverains ne sont pas des cobayes, un sérieux benchmark doit être conduit ! La salle de shoot ouverte à Vancouver ne donne d'ailleurs absolument pas satisfaction, et on recense déjà une première mort par overdose. Défendre pareil bilan, c'est de la pure démagogie ! Il faut être pragmatique. Il faut accepter la contradiction avec les associations, les riverains et l'ensemble des représentants politiques. Qui plus est, l'installation de cette salle de shoot serait le premier pas vers la dépénalisation des drogues. Ce n'est pas le message que nous souhaitons envoyer à la société et à nos enfants ! Il faut aider les toxicomanes à s'en sortir plutôt que s'enfoncer dans leur dépendance. Cela passe par une autre politique publique, faite de prévention... Une coopération avec les établissements hospitaliers, notamment avec l'hôpital Lariboisière.
L'invalidation par le conseil d'Etat met-il le 10e arrondissement de Paris à l'abri pour autant ?
D . P : C'est un projet qui va être sorti du chapeau au lendemain des municipales. L'actuelle majorité ne disposait pas de l'adhésion des riverains et devenait un sujet explosif pour la campagne électorale. Cette invalidation est tombée à point nommé. Mais n'oublions pas l'essentiel, le verdict est sans appel : ce projet est illégal.
Pour terminer, que pensez-vous apporter au projet de NKM et quelle est votre vision du Paris de demain ?
D . P : J'espère apporter à NKM une manière moins conventionnelle, moins traditionnelle de faire de la politique, qui touche bon nombre de parisiens : des élus de proximité. C'est ce à quoi je m'engage. Depuis début octobre, j'ai organisé plus de 100 opérations au contact des habitants. Je veux un Paris avec Nathalie, qui a compris les attentes de ses concitoyens, qui est à leur écoute. Un Paris où les élus ne seront plus déconnectés de la réalité, comme l'est l'actuelle majorité.
Déborah Pawlik en quelques dates clé...
Déborah Pawlik33 ans, habite le 10e arrondissement depuis 6 ans, et engagée politiquement dans ce dernier depuis 4 ans.
-2003-2007 : assistante parlementaire à l'Assemblée nationale
-2007 : membre de l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy
-2007-2011 : conseiller parlementaire puis chef adjoint de cabinet de Rama Yade
-Depuis 2011 : chargée de mission au sein du ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie
Candidate suppléante aux élections législatives dans les 3e et 10e arrondissements (5e circonscription) en 2012
Déléguée de la 5e circonscription depuis 2012