La création d'une pension de famille par Emmaüs Habitat permettra à 18 familles en situation précaire de bénéficier d'un logement décent à Clichy
Mardi 17 septembre, Emmaüs Habitat a accueilli les représentants d'Emmaüs Solidarité, de la Fondation Abbé Pierre, de la Direction régionale et interdépartementale de l'hébergement et du logement (DRIHL) 92, le Maire de Clichy, Gilles Catoire, Roberte Dumas-Marguery, maire-adjointe déléguée à l'Habitat et au Logement social et intermédiaire et d'autres élus de la ville pour la pose de la première pierre de leur nouveau projet : une pension de famille, structure à encadrement social. Ce programme proposera 18 logements autonomes et des parties communes aux familles en difficulté.
Avec ce projet de 18 logements, Emmaüs Habitat offrira, à des familles en situation précaire, la possibilité de résider dans un logement temporaire et décent. Cet environnement sécurisant aura pour vocation de favoriser la réinsertion sociale de ces personnes. Les résidents bénéficieront également d'un accompagnement individuel et d'animations quotidiennes assurés par un responsable de la résidence. Cette démarche aura pour objectif de permettre à ces personnes d'évoluer vers une autonomie complète.
Cette résidence sociale, située au 23, rue de Neuilly, disposera de 18 appartements impliquant la restructuration de 7 logements existants et la construction de 11 logements neufs.
Avec une surface habitable de 700 m², la pension de famille sera composée de logements privés et de locaux communs dont une cour et deux espaces collectifs, où les enfants pourront jouer et avoir accès à tout ce qui compose un foyer. Les occupants, éligibles à l'APL, verseront une redevance mensuelle modérée pour résider dans cette structure à encadrement social. Cette opération, dont le coût s'élève à 2 540 811 euros TTC, a mobilisé plusieurs financements avec entre autres le Conseil général des Hauts-de-Seine et la Fondation Abbé Pierre. La Mairie de Clichy a, de son côté, garanti l'emprunt de la Caisse des Dépôts à hauteur de 100%.
Le programme, qui devrait être livré en novembre 2014, vient compléter le centre d'hébergement et de réinsertion sociale situé rue Jeanne Asnières et géré par Emmaüs Solidarité depuis 2005.
Dans le cadre de sa lutte contre l'habitat indigne, la ville avait acquis un ancien hôtel meublé, mis à la disposition d'Emmaüs Habitat, qui l'a réhabilité en centre d'hébergement d'urgence.
Un rapport édité récemment par le Conseil général des Hauts-de-Seine a d'ailleurs souligné le travail efficace et soutenu de la Ville. En effet, 4 500 logements ont été traités depuis 2007 dans le cadre de la résorption de l'habitat indigne.
La Ville est également héritière de 400 ans de tradition sociale dont l'origine remonte à l'arrivée de Vincent de Paul, curé à Clichy. Au fil du temps, cette tradition a perduré et se retrouve également à travers la politique de solidarité développée par Emmaüs à Clichy, avec la réalisation d'un programme de logement social, rue Médéric. Ce partenariat s'est renforcé par l'implantation du siège national de la SA d'HLM Emmaüs en août 2012 et aujourd'hui par la création d'une pension de famille.
Nelly Lordemus, directrice générale d'Emmaüs Habitat, présente pour l'occasion, a rappelé que ce projet date de 2008 et qu'il vient compléter le centre d'hébergement et de réinsertion social mitoyen qui a été livré en 2006-2007. Marc Prévot, Président d'Emmaüs Solidarité a expliqué que cette opération à Clichy se trouve au coeur de la politique du logement menée par Emmaüs. Il a également tenu à remercier la Ville de Clichy pour son effort considérable en termes de financement : « La collectivité a un esprit social et nous lui rendons hommage ce soir. Nous attendons ce projet avec beaucoup d'impatience ». Marie-Claire L'Helgouach, directrice à la Direction régionale et interdépartementale de l'hébergement et du logement (DRIHL) 92, a précisé que « le parc de résidences sociales est très important dans le département et que les besoins sont immenses ».
« Pierre de l'intégration, pierre d'espoir, cette maison relais où les locataires ont leur propre indépendance et où ils pourront faire appel en cas de besoin aux personnels compétents, rend dignité à toutes les personnes trop souvent écartées de notre quotidien. Elle donne enfin stabilité, sécurité et surtout partage. Je remercie tous ceux qui se sont mobilisés pour cette opération », a déclaré Roberte Dumas-Marguery, adjointe à l'Habitat et au Logement social et intermédiaire.
Gilles Catoire, Maire de Clichy, a rappelé l'importance d'un tel projet : «La Ville de Clichy dispose de différentes structures dont un centre d'hébergement d'urgence, rue Bérégovoy et la résidence Adoma rue du docteur Roux. Néanmoins, il fallait que ce projet de pension de famille aboutisse mais il était bloqué par le Conseil régional qui a refusé de le financer. La loi Duflot est une loi importante puisqu'elle protège les locataires et garantit les prix des loyers. Je tiens à saluer les nouvelles mesures contre les recours abusifs face aux constructions de logements. Nous menons à Clichy une véritable guérilla contre les marchands de sommeil, actuellement ils font tous l'objet d'une procédure judiciaire. L'arrêt « Agrour » qui a été rendu par le Conseil d'Etat vendredi dernier, stipule qu'on ne devrait pas indemniser les marchands de sommeil de l'exploitation qu'ils ont fait. Je souhaite également mettre en garde les élus qui s'affichent avec des marchands de sommeil. Le but de ces résidences sociales telle que celle qui va être construite ici, est d'apprendre à vivre en collectivité. Dans ce projet, il y a le mot famille qui est à prendre en compte. Le lien familial et le suivi social qui seront mis en place sont très importants ».
Gilles Catoire a conclu avec une citation de l'Abbé Pierre « L'espérance c'est croire que la vie a un sens ».