Criminel

Blog de Bertrand Pancher - 04/03/2013 14:10:00


Ayant réuni près de 25% de suffrages lors des élections législatives et sénatoriale, l'humoriste Italien Beppe Grillo vient de plonger la 3eme puissance économique de la zone Euro dans une situation d'instabilité politique catastrophique .L'Union Européenne, que cet amuseur public brocardait, se trouve une nouvelle fois en prise à de nouvelles difficultés, cette fois ci de son fait, en témoigne la chute brutale de la Bourse.

Il faut dire que ses promesses de sortie de la zone Euro et du passage de la semaine à 20 heures, si elle prêtent à sourire, ont de quoi épouvanter l'ensemble des milieux économiques. Espérons que les marchés financiers ne remettent pas en cause leurs conditions de prêts à l'Etat Italien voire à l'ensemble des économies vacillantes de notre continent... Il est à souhaiter qu'une partie des élus de cet hétéroclite « mouvement 5 étoiles » se désolidarise de leur chef loufoque et accepte une alliance avec le parti démocrate arrivé légèrement en tête, faute de quoi il faudra souhaiter que la convocation rapide à de nouvelles élections permette à une majorité plus stable et plus conformiste de l'emporter.

Le vote des Italiens traduit surtout le découragement d'une grande partie des ressortissants de la péninsule face à des efforts draconiens et brutaux consentis ces derniers mois par le gouvernement de Mario Monti comme le report à 66 ans de l'âge de la retraite, la libéralisation du marché du travail et la baisse du nombre de fonctionnaires. Les dépenses publiques ont diminué de 45 Milliards et les impôts progressé de 50...

Le taux d'emprunt de l'état sur 10 ans est lui passé de 7,2% à 4,47. Celui que la communauté internationale considérait comme un exemple en ayant engagé en un an davantage de réformes qu'en 15 ans de temps n'a obtenu qu'à peine 10% des suffrages alors qu'il était encore crédité de 45% d'opinion favorables il y a quelques mois... Il faut relever qu'habitués aux scandales politiques depuis l'après-guerre qui ont contribués à l'explosion du parti démocrate-chrétien, puis s'étant fait tromper par le populiste Silvio Berlusconi, les Italiens ne savent plus à quels saints se vouer et ne croient plus en la politique. Ils risquent vite de s'en mordre les doigts.

Il n'en demeure pas moins vrai que l'austérité imposée par l'Allemagne et son dogme d'un Euro fort avec comme corollaire une incapacité de l'Europe à relancer son économie trouve une nouvelle fois ses limites. A trop tirer sur la corde, c'est tout un fragile équilibre qui risque de voler en éclat. Que se passera-t-il lorsque les partis extrémistes et opposés à tout deviendront majoritaires ? Imposer une gestion rigoureuse des pays les plus laxistes, c'est indispensable, les laisser seuls face à une désespérance populaire ,cela pourrait devenir vite criminel.