L'affaire de la viande de cheval fournie aux consommateurs d'une douzaine de pays Européens à leurs insu dans les plats cuisinés de Findus et Comigel illustre l'exigence de transparence de l'ensemble de la chaine agroalimentaire des pays occidentaux. Elle démontre que notre sécurité sanitaire est en grave danger, puisqu'à défaut d'une volonté délibérée de tromper la grande distribution, il semble que personne ne contrôlait ce qui était vendu : en toute bonne fois le groupe Spanghero croyait avoir acheté uniquement de la viande de boeuf et Findus pensait lui se fournir en viande Française...
Le trader Hollandais à l' origine du scandale est le fautif idéal puisqu' il semble être notoirement connu pour ses tromperies. Aussi les élus locaux proches de l'entreprise de Castelnaudary réclament que l'on protège les 360 salaries menacés de licenciement, quant aux ministres Français concernés ainsi que leurs homologues Européens ils exigent de l'Union des progrès rapides en matière d'étiquetage. Il faut dire que dans ce maquis des achats et de ventes de viande personne ne conteste le besoin de contrôler les échanges. Le besoin d'une Europe plus structurée s affirme partout...
Si le système du trading, visant à acheter partout dans le monde des morceaux de viande homogène et les revendre, se développe depuis longtemps et contribue à valoriser la production et à faire baisser les couts pour les consommateurs, l'exigence de transparence et de qualité se renforce au même rythme. Pour ignorer cette demande et n'avoir les yeux rives que sur les carnets de commandes et le bénéfice, une société agroalimentaire Française ne se relèvera sans doute pas, un important fournisseur de la grande distribution perdra des part significatives de marches, quant aux grandes surfaces elles seront accusées d'avoir laissé faire. La recherche d'intérêts à court terme l'emporte sur une logique de sécurisation du consommateur.
Il faudra espérer que la grande distribution qui a la responsabilité de passer directement les commandes s'empare de cette affaire sans se contenter de changer de marques. Il faut aussi souhaiter que le consommateur soit davantage exigeant et boycotte des produits dont il ne connait pas l'origine et privilégie ce qui est sein.
Il faut pour cela généraliser l'étiquetage sur l'origine des produits consommés comme c'est le cas pour la viande fraiche depuis 1996 avec le logo VBF, qui doit être étendu a la viande transformée comme le réclame l'interprofession de producteurs de notre pays. Rien n'empêche l'état de prendre ces décisions. Il faut aussi que la grande distribution nous explique ce qu'elle achète et dans quelles conditions. La généralisation des normes de responsabilité sociales et environnementales devraient les y aider, a condition que les textes d'applications soient enfin en vigueur...
Un changement de modèle économique apparait,ceux qui privilégient le court terme seront balayés.