Renaissance de la trompe de Lorraine, instrument de musique

Conseil Départemental de la Moselle - 01/10/2011 16:45:00

Quoi de plus beau qu'une imposante bâtisse médiévale pour porter sur les fonts baptismaux un instrument de musique tombé dans l'oubli, mais remis en lumière grâce à quelques passionnés ? C'est l'aventure émouvante proposée le samedi 1er octobre 2011 à 15 H 30 au château de Malbrouck à Manderen en présence de Patrick WEITEN, Président du Conseil Général de la Moselle. Le « Bien Aller du Sous Bois » rendra publique la renaissance de la trompe de Lorraine ...

La trompe « de Lorraine » existait au XIXème siècle, puis elle a peu à peu disparu. Elle renaît officiellement en ces premiers jours d'automne, saison de la chasse par excellence. À l'origine de cet avènement, on retrouve quelques hommes unis au sein du «Bien Aller du Sous Bois », une association yussoise créée en 1995. Leur objectif : promouvoir la trompe de chasse, non seulement en tant qu'instrument de vénerie, mais aussi comme un instrument de musique apportant ses couleurs musicales à des fêtes ou à des concerts. « Le Bien Aller du Sous Bois » se produit aussi bien lors des messes de Saint Hubert, des fêtes de la chasse ou de concerts.

Cette formation est composée de 10 sonneurs. Elle assure également la formation d'élèves dans son école de trompe de chasse. La présidence est assurée par Olivier DORVEAUX et la direction musicale par Mathieu WASSMER. Cette structure participe à des concours régionaux, nationaux et internationaux. Ses sonneurs se occupent régulièrement les premières lignes des palmarès, aussi bien en groupe qu'en solo, en duo ou en trio. Le Bien Aller du Sous Bois a réalisé un double album, « Anthologie », en 2010.

La trompe de Lorraine : histoire d'une renaissance

La trompe de Lorraine apparaît dans la deuxième moitié du XIXème siècle. Cet instrument a été inventé par Théodore Grégoire à Nancy, après quinze ans de travaux et de recherches visant à supprimer les tubes encombrants de la trompe de chasse, sans altérer les sons, ni dans leur timbre, ni dans leur puissance.

En 1867, Millereau rachète le célèbre facteur de trompe Raoux, inventeur de la trompe d'Orléans en 1817. Il commence alors la production de la trompe, dite « de Lorraine ». C'est un modèle de trompe de chasse très particulier. Elle est accordée en Ré et a une longueur de 4,545 m. La principale caractéristique de cet instrument est son tube enroulé autour d'un pavillon de 27 cm de diamètre, puis gainé de cuir, ce qui lui donne la simple et gracieuse forme de la conque antique.

La trompe de Lorraine remplace avantageusement la trompe d'Orléans : elle est commode, portative et d'une forme symbolisant parfaitement les usages traditionnels de cet instrument. Chef d'oeuvre de chaudronnerie, sa facture nécessite cependant une grande maîtrise et seul Raoux a su en produire un nombre restreint ...

La trompe de Lorraine est peu à peu tombée dans l'oubli. Sa production ayant cessé, sa technique de fabrication a été perdue. De très rares exemplaires témoignent de sa carrière, ils sont aujourd'hui des pièces de musée. L'un de ces instruments est sur le site de la médiathèque du musée de la musique de Paris.

Il faut souligner que certains facteurs de trompe proposent aujourd'hui des instruments ressemblant vaguement au modèle original, mais qui ne sauraient mériter le nom de trompe de Lorraine.

Dès 2001, le « Bien Aller du Sous Bois » décide de ressusciter la trompe de Lorraine. Après de nombreuses études et recherches, une trompe Lorraine de 1867, en parfait état de conservation, est identifiée sur le domaine de Chambord. Le propriétaire, Georges Donnot, accepte de la prêter à l'association yussoise. Cette trompe est soumise à plusieurs facteurs de trompes. Après expertise, ils décident d'en faire une copie. Après plusieurs essais, les plus grands facteurs y renoncent. Patrick Fraize, directeur des Ets Fraize & Marques à Bourges est le seul à relever le défi lancé par ces passionnés. Grâce à un financement conjoint du Conseil Général de la Moselle, de la Ville de Yutz et du « Bien-Aller du Sous-Bois », la production a commencé cette année. Après un siècle et demi d'oubli, la trompe de Lorraine est enfin ressuscitée !

À l'issue de plusieurs années de travail en atelier, le « Bien-Aller du Sous-Bois » détient l'unique spécimen contemporain de la trompe de Lorraine. Cet instrument respecte rigoureusement les critères originels. Patrick Fraize a non seulement recréé un véritable objet d'art, mais aussi un instrument de musique performant. La production de huit autres trompes de Lorraine est lancée : tout le groupe du « Bien Aller du Sous Bois » en sera alors équipé.

La trompe de chasse
La trompe de chasse est un instrument typiquement français utilisé traditionnellement pour la vénerie. Sa pratique est empreinte d'une profonde culture et de nombreuses traditions. Les premières traces de l'existence de la trompe remontent à 1560. Les planches de « la vénerie » de Du Fouilloux, datant de la même époque et traitant des principes de la vénerie royale, l'illustrent parfaitement..

Depuis, l'instrument a connu de nombreuses évolutions. La pratique de la trompe fut maintenue par tous les veneurs -elle est leur instrument de communication à la chasse- et par des artistes qui l'utilisent uniquement à des fins musicales.

Il existe différents modèles de trompe de chasse. Tous ont en commun un accord en Ré, ainsi qu'une longueur de 4,545 m. Le modèle le plus répandu aujourd'hui fut créé en 1830. C'est une trompe enroulée sur trois tours et demi, dite « d'Orléans ». Pour la petite histoire, tous les écrits sur la trompe de chasse font état de l'apparition de cette trompe à la suite d'une commande de 40 trompes pour l'équipage du Duc d'Orléans,fils de Louis-Philippe.

L'utilisation de la trompe de chasse peut se partager en quatre grands groupes :
- La vénerie, où les fanfares sonnées correspondent à des animaux de chasse ou à des circonstances de la chasse.
- Les fanfares de maîtres ou d'équipage, destinées à honorer des homes de vénerie.
- Les fantaisies qui peuvent honorer des personnes ou des circonstances particulières.
- La trompe liturgique.

Aujourd'hui, plus de 6 000 fanfares sont recensées. La pratique actuelle de la trompe peut se faire en solo, en duo, en trio, en quatuor et en groupes. La trompe peut être sonnée en forté, en mi-trompe ou en radouci.

Certains morceaux, tels l'Ave Maria de Schubert ou Trumpet Tune de Purcell, peuvent être sonnés, accompagnés à l'orgue. D'autres, comme l'Amazone, de Tyndare, se sonnent accompagnés au piano.

La pratique de la trompe en groupe a permis de s'intéresser aux différentes harmonisations possibles, entre les chants (premiers pupitres, chargés d'exécuter la mélodie), les secondes, les troisièmes et les basses.

Contact presse : Claude DUPUIS-RÉMOND - 03 87 37 58 05 pressecg57@wanadoo.fr - Plus d'informations : unesaisonenmoselle.over-blog.com


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