Cornélien

Blog de Pierre Moscovici - 17/06/2011 18:05:00

Ce blog continue à vivre, mais vous m'avez peu lu ici ces derniers temps. En effet, les journées sont à la fois courtes, chargées, face à une actualité lourde - je pense au premier chef à la crise grecque, dont j'ai dit à l'Assemblée nationale la gravité, en souhaitant que l'Europe marche vers une « restructuration douce », avant l'adoption d'euro-obligations - et des activités nombreuses - je fais, plus que jamais, mon travail dans le Pays de Montbéliard qui se bat pour affirmer son excellence.

Et puis, pour ne rien vous cacher - mais vous vous en doutiez - l'animation de mon courant de pensée politique et la préparation de nos choix - cornéliens - en vue des primaires me prend beaucoup de temps. C'est de cela dont je veux vous parler, pour répondre à quelques perles - je préparerais un « ralliement » à tel ou telle, je leur lancerais des « ultimatums », je serais obsédé par une candidature ou à défaut me vendrais « au plus offrant ». Tout ceci est aussi désobligeant que stupide, et ne rend pas compte d'une démarche profondément honnête, j'en ai la conviction, et de parfaite bonne fois.

Si je fais un choix - et j'en ferai un, bien sûr - il ne sera dirigé contre personne, il sera l'affirmation d'une ligne, d'une stratégie de campagne, portée par une équipe pour l'emporter.

Il n'y a, de ma part, aucun ultimatum adressé à François Hollande, Martine Aubry et les autres. Parce que chacun, en vérité, connaît les échéances : c'est le 28 juin que s'ouvre le dépôt des candidatures aux primaires, qui se conclura le 13 juillet. Pourquoi rappeler une évidence ? Surtout, ce n'est pas mon état d'esprit.

Les primaires seront une réussite si nous gardons en tête notre objectif commun : faire gagner la gauche, en finir avec le sarkozysme, qui abîme la France, offrir des solutions progressistes au pays. Pour cela, nous devrons nous fixer une règle : celle du respect mutuel entre les socialistes. Si je fais un choix - et j'en ferai un, bien sûr - il ne sera dirigé contre personne, il sera l'affirmation d'une ligne, d'une stratégie de campagne, portée par une équipe pour l'emporter. En outre, les primaires ne sont pas un Congrès, dans lequel on parle légitimement de rapports de force internes à un Parti, où l'on s'enrôle sous une bannière, autour d'une motion. Elles doivent traiter de l'essentiel - une vision de gauche pour la France - et déboucher sur un rassemblement. Tout cela interdit une forme quelconque d'ultimatum. Vous n'entendrez pas dans ma bouche un mot désobligeant sur un autre dirigeant du Parti : ceux qui prétendent à l'investiture socialiste ont des qualités éminentes, quelques défauts sans doute aussi, tous méritent le respect.